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Le séminaire scientifique a vu la participation des experts de Wallonie-Bruxelles et vietnamiens. |
Photo : Vân Anh/CVN |
La Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam, en collaboration avec l’Université de Liège (ULG), l’Université d’industrie de Hô Chi Minh-Ville (UIH) et l’Institut national de planification et projection agricoles (NIAPP), a organisé le séminaire intitulé "Sécheresse : demande, capacité et approvisionnement en eau pour les plantations de café dans les hauts plateaux du Centre du Vietnam". Ce séminaire a pour but de faire le bilan du projet 2.21 : "Appui à la mise en place d’un observatoire de sécheresse", approuvé par la dixième session de la Commission mixte permanente (CMP 10) entre le Vietnam et Wallonie-Bruxelles. "Le séminaire permettra aux experts d’échanger sur les problématiques d’importance universelle, c’est-à-dire l’accès à l’eau qui est une ressource vitale pour l’homme et la planète", souligne Nicolas Dervaux, représentant des gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Vietnam.
La sécheresse au cœur des préoccupations
Le culture du caféier du Vietnam doit faire face à la sécheresse. |
Photo : VNA/CVN |
Le Vietnam connaît une longue et malheureuse histoire de grandes sécheresses. Une première a lieu pendant la période 1994-1998. Plus récemment, celles de 2014, 2015 et 2016 entrainent des pertes terribles en production agricole (70%) avec la proclamation de l’état d’urgence dans 18 des 53 provinces du pays. Tous ces événements ont des conséquences économiques dramatiques et dégradent considérablement le niveau de vie de la population agricole. Comme partout dans le monde, ces sécheresses sont plus récurrentes et plus sévères, d’où la nécessite d’anticiper de tels phénomènes.
Dans ce contexte, le projet 2.21 vise à renforcer les capacités techniques et organisationnelles des ministères concernés par l’appui à la mise en place d’un observatoire de la sécheresse permettant d’identifier plus rapidement les catastrophes agricoles potentielles grâce au système d’alerte précoce. L’objectif est de mieux cibler les interventions grâce à la cartographie des indices de vulnérabilité des moyens d’existence et concevoir des stratégies propres à chaque site afin de réduire la vulnérabilité des petits et grands exploitants agricoles aux changements climatiques.
Mobilisation de l’expertise de Wallonie-Bruxelles
Le projet mobilise la participation des opérateurs Wallonie-Bruxelles (Université de Liège) et vietnamien (Université d’industrie de Hô Chi Minh-Ville). "On s’intéresse au problème de la sécheresse au Vietnam parce que ce phénomène est de plus en plus fréquent. Il cause des problèmes pour la production agricole, notamment pour la culture du café", souligne le Professeur Bernard Tychon de l’Université de Liège.
Des experts réalisent une analyse de l’évolution du climat dans les plateaux montagneux du Centre : Est-ce que le climat a changé ? Est-ce qu’il pleut davantage ou moins ?... "Et puis nous nous intéressons aussi à la perception du changement du climat par la population locale. Est-ce que les gens sont conscients que le climat a changé ? Si oui, qu’est-ce qu’ils font pour s’adapter à ce nouveau climat ?", explique Bernard Tychon. "Enfin, nous essayons de prévoir le rendement du café dans les hauts plateaux du Centre. Nous avons une très bonne coopération avec les partenaires vietnamiens, insiste le professeur. En effet, les experts de Wallonie-Bruxelles partagent leurs expériences dans l’analyse des données climatiques et la construction des enquêtes sur le terrain..."
À cette occasion, Nguyên Hông Hà, secrétaire de l’organisation du Parti du district de Chu Sê, province de Gia Lai, a félicité les acteurs du projet dont bénéficie sa province. À noter que Gia Lai est une localité souvent touchée par la sécheresse. "J’espère que les résultats du projet aideront d’autres provinces du Vietnam, surtout les provinces sur les hauts plateaux du Centre", souligne-t-il.
Cultiver mieux le café en économisant l’eau
Signature d'une convention de coopération entre l'Université de Liège et l'Institut national de planification et projection agricoles. |
Photo : WB/CVN |
Toujours dans le cadre de ce séminaire, les organisateurs ont également démarré le projet 7.3 : "Analyse de la demande, capacité et fourniture d’eau pour les plantations de café situées sur les plateaux montagneux du Centre du Vietnam", approuvé par la CMP 11 entre le Vietnam et Wallonie-Bruxelles.
Ce projet vise à procéder à une analyse coût-bénéfice des mesures proposées en matière d’utilisation durable des ressources en eau disponibles pour les plantations de café situés au Centre du pays. Il vise également à proposer des solutions pour améliorer les systèmes existants d’irrigation ainsi que la qualité de l’eau et favoriser l’adaptation du secteur aux changements climatiques. À noter que les opérateurs vietnamiens sont l'Institut national de planification et projection agricoles et l'Université des sciences (Université nationale de Hô Chi Minh-Ville).
Le Vietnam est le premier pays exportateur de café Robusta au monde (un milliard d'USD). Ce secteur d’activité fournit des millions d’emplois et contribue au développement économique du pays, en particulier de la région montagneuse du centre. Néanmoins, ce secteur fait face à de nombreux défis notamment une demande croissante en eau et en irrigation. Conséquence directe, une diminution significative des nappes phréatiques, ce qui devient aujourd’hui la préoccupation majeure du secteur. À cela s’ajoutent les périodes de sécheresse étendues et l’influence des changements climatiques avec une augmentation perceptible de la température et une pluviosité plus aléatoire. La mise en place des recherches sur la demande, la capacité et la fourniture d’eau pour les plantations de café au Centre devient plus que nécessaire.
"Le deuxième projet va concerner la culture de café qui est très importante au Vietnam. Nous rencontrons de plus en plus de pénurie d’eau lié à la sécheresse. Voilà pourquoi nous menons ces deux projets : Nous terminons un projet et entamons une autre réflexion sur le manque d’eau pour la culture du café. L’idée est d’améliorer la gestion de l’eau pour pouvoir mieux cultiver le café, tout en économisant l’eau", informe Bernard Tychon.
"Ce que Wallonie-Bruxelles peut amener, ce sont des apports scientifiques pour réguler l’acheminement, la production, la captation des eaux, pour favoriser les récoltes de café face aux sécheresses, toutes aussi importantes que celles nous connaissons en Europe. Nous mettons en place ensemble des solutions durables pour l’avenir", conclut Nicolas Dervaux.
Vân Anh/CVN