Des acquis dans la restructuration agricole

Approuvé en 2013 par le Premier ministre, le projet de restructuration agricole qui a pour objet d’élever la valeur ajoutée et le développement durable du secteur, a abouti à d’encourageants résultats.

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Un canal d’irrigation dans le district de Cân Giuôc, province de Long An (Sud), à sec en raison de la sécheresse qui sévit depuis juin.

Le secteur agricole continue d’exploiter 3,8 millions d’hectares riziculture pour assurer la sécurité alimentaire comme l’optimisation de l’usage des sols en vue de produire plus de 45 millions de tonnes de riz d’ici à 2020, tout en privilégiant l’amélioration du rendement comme de la qualité du riz.

Le maïs figure également sur la liste des cultures prioritaires. D’après le programme, le Vietnam devrait produire 8,5 millions de tonnes de maïs pour la production d’aliments pour animaux, afin de réduire progressivement ses importations.

Sur cette base, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a agréé en mai 2014 le plan de restructuration de l’agriculture pour la période 2016-2020, qui prévoit en particulier le changement de culture pour les parcelles rizicoles de faible rendement au profit d’autres plantes plus profitables, en combinaison avec l’aquaculture.

En juillet 2014, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a ajouté un autre objectif, celui de développer une agriculture durable en termes de respect de l’environnement et d’adaptation au changement climatique, avec priorité au delta du Mékong.

Résultats obtenus

Récolte de citronnelle dans le district de Tân Phu Dông, province de Tiên Giang (Sud), une plante de substitution à la riziculture, plus rentable et plus résistante à la sécheresse.

En 2014 et 2015, quelque 112.000 ha de rizières ont été convertis en 30.000 ha de plantations de maïs, 8.000 ha de soja, 11.000 ha de sésame et d’arachide, 27.000 ha de maraîchage et de floriculture, 6.000 ha de plantes d’alimentation pour bétail, 8.000 ha d’autres plantes et 22.000 ha en alternance avec l’élevage aquatique.

Selon le Service de l’agriculture et du développement rural de la province de Vinh Long, la superficie totale des cultures maraîchères est de 46.728 ha, dont le rendement était estimé à 926.513 tonnes en 2015.

«Les cultures de maïs, de soja, de sésame et de cambarre se développent bien et sont de plus en plus rentables», déclare Nguyên Van Liêm, directeur adjoint de ce service.

Selon ce rapport, un hectare de maïs dégage 9,5 millions de dôngs, de soja, 8,6 millions, et de sésame, 20,1 millions, contre 8 millions pour le riz. Par ailleurs, la rotation des cultures maraîchères et rizicoles permet d’éviter les épiphyties, de renouveler les sols, et de réduire la prolifération des mauvaises herbes.

La province de Long An compte un total de 522.000 ha de rizières, dont la production annuelle est estimée à 2,9 millions de tonnes. Néanmoins, le rendement de cette culture n’est pas élevé, en raison d’une fréquente contamination de l’eau, dans certaines zones, par des composés issus de la production d’aluminium. C’est ainsi que, depuis 2012, plus de 10.800 ha de rizières de faible rendement ont été converties en cultures rizicole et maraîchère alternées.

En suite du succès, dans le district de Duc Hoa, du modèle de culture du maïs employant de nouvelles technologies durant la campagne 2012-2013, le Centre pour l’encouragement agricole de la province, en coopération avec la société Ecofarm, a réalisé un projet de création de zones de matières premières portant de 500 ha, consistant dans la culture de maïs hybride pour les campagnes hiver-printemps 2013-2014, été-automne 2014 et hiver-printemps 2014-2015. Entre 2015 et 2016, plus de 322 ha supplémentaires de maïs hybride ont été plantés dans le district de Duc Hoa, ainsi que celui de Duc Huê.

Selon le centre, ce modèle de culture de maïs hybride atteint un rendement de 7 à 9 tonnes, voire 10 tonnes, par hectare, soit près de 30% de plus qu’en 2013.

D’autres provinces et villes comme Dông Thap, An Giang, Cân Tho, Trà Vinh et Hâu Giang, dans le delta du Mékong toujours, ont lancé et mis en œuvre des programmes de restructuration agricole qui ont simultanément diminué progressivement le coût de l’investissement, amélioré la qualité des produits et augmenté les revenus des agriculteurs.

Quelques difficultés récurrentes

Les agriculteurs ont besoin d’une coopération plus étroite avec les entreprises, dont les réseaux de distribution.

En dehors de ces résultats positifs, la restructuration de l’agriculture présente également des lacunes. Une des questions les plus problématiques, selon les spécialistes, est attribuée à l’instabilité des prix des produits transformés à la vente. En outre, les producteurs doivent faire face à des produits importés aux prix beaucoup plus faibles que les leurs.

«Les entreprises acceptant de coopérer avec les agriculteurs pour créer des zones de matières premières sont peu nombreuses, en raison d’un manque de système d’irrigation ou d’une organisation peu efficace dans la production ou la commercialisation des produits», explique le docteur Trân Van Khôi, directeur adjoint du Centre national pour l’encouragement agricole.

En revanche, selon lui, les phénomènes climatiques, à commencer par la sécheresse et la salinisation, conduisent les localités à mettre en œuvre cette restructuration. Il demande toutefois aux localités de s’attacher davantage aux mesures de technologie et de génétique agricoles. Les banques sont appelées à accorder des prêts préférentiels aux modèles de production efficace.

Selon l’objectif fixé par le gouvernement, durant la période 2016-2020, le secteur agricole devra convertir 204.000 ha de cultures, dont 53.000 ha en maïs, 13.000 ha en soja, 14.000 ha en sésame et en arachide, 60.000 ha en maraîchage et en horticulture, 18.000 ha en aliments pour animaux, et 46.000 ha en diverses autres cultures combinées avec l’aquaculture.


Texte et photos : Truong Giang/CVN

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