Des acacias pour reverdir les terres dégradées

La commune de Yên Trung est l’une des localités de la capitale à jouir d’une des plus grandes surfaces forestières. Le fruit de politiques volontaristes de plantation d’essences exotiques, dont la gestion est confiée aux habitants locaux.

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Les plantations d’acacias ont émergé comme une ressource importante pour soutenir l’économie rurale.

Dans le hameau de Dâm Bôi, commune de Yên Trung, Nguyên Anh Son est connu pour ses exploits dans le reboisement. «Ayant grandi dans cette région montagneuse, j’aime les forêts qui offrent à l’homme un beau cadre de vie et qui protègent l’environnement», confie-t-il, avec un sourire aux lèves.

«Il y a 15 ans, après avoir reçu de la commune 17 ha de terres nues, ma famille ne savait que faire pour les exploiter de façon efficace, se souvient Son. Après avoir consulté des amis et étudié les expériences publiées dans les journaux, j’ai décidé de planter des acacias».

Les premières années, Nguyên Anh Son a donc planté des «cây keo» (acacia ou sensu lato) en alternance avec des arbres fruitiers. Après trois ans, les 17 ha de collines dénudées sont devenus une forêt luxuriante. Ses acacias ont un diamètre de 15 à 20 cm. «Le bonheur des planteurs est de voir leurs arbres grandir chaque jour», partage M. Son.

Parmi ces 17 ha, 5 ha ont été récemment plantés après la 3e récolte. La superficie restante comprend des arbres âgés de deux ou trois ans. Actuellement, en cette période estivale, la protection contre les incendies est la priorité. «Après chaque récolte, nous replantons immédiatement», explique-t-il. En dehors de sa plantation, il gère 2 ha de forêts naturelles qui ont le rôle de protéger les ressoures en eau au service des forêts de production.

Domicilié dans ce même hameau, Nguyên Long a loué 10 ha pour développer l’économie forestière. «Les recettes de la culture de l’acacia ne sont pas élevées. Pourtant, animé par mon amour pour la forêt et mon souhait de restaurer les écosystèmes, j’ai décidé de louer des terrains», informe M. Long, et d’ajouter : «la chose la plus importante pour nous est de restaurer des paysages et des écosystèmes fortement dégradés».

Restauration écologique

Grâce aux politiques de protection et de régénération des forêts, 1.000 ha de collines de Yên Trung ont retrouvés des couleurs.

La commune de Yên Trung est entourée de montagnes. Depuis des générations, la vie des habitants locaux est étroitement liée à la forêt. Mais cette ressource a été tellement exploitée que ne subsistaient plus que des collines couvertes d’une maigre végétation, voire des sols nus et érodés. Mais grâce aux politiques de protection et de régénération des forêts, 1.000 ha de collines ont retrouvés des couleurs. Selon Dinh Van Tham, un habitant du hameau de Muong Luông, commune de Yên Trung, «autrefois, toutes les collines étaient couvertes de forêts. Mais l’exploitation a été telle que tout le couvert forestier a disparu, laissant des terres nues. Le mouvement de reboisement a permis de changer la physionomie de Yên Trung».

Selon lui, les habitants locaux, d’ethnie Muong, ne veulent plus rééditer les erreurs du passé, c’est-à-dire l’exploitation anarchique, irraisonnée, sans penser aux générations futures. Chaque année, ils participent à des cours de formation sur la plantation, la protection des forêts mais aussi la prévention et la lutte contre les incendies.

D’après le président du Comité populaire de la commune de Yên Trung, Dinh Công Tuân, chaque année, la commune déploie un plan de protection et de lutte contre les incendies des forêts, qui demeurent de loin la première menace. Un groupe de surveillance a été mis sur pied. En outre, la commune a bénéficié d’une enveloppe de 500 millions de dôngs venant du district de Thach Thât pour acheter des équipements ad hoc. Dans les années à venir, à côté de ces forêts de production gérées par les habitants locaux, s’ajouteront plus de 100 ha de forêts dites de protection. Yên Trung compte aussi lancer un projet de plantation de forêts au service de l’écotourisme.



Le pouvoir des acacias

La Vietnam a établi 1,1 million de hectares de plantations d’acacias pour la production de bois, gérés sur la rotation d’un cycle de 5 à 10 ans. Près de 50% de la ressource est gérée par de petits producteurs détenant entre 1 à 5 ha de bois.Les acacias ont été introduits à partir de leur habitat naturel du Nord de l’Australie et de la Papouasie-nouvelle-Guinée dans le Sud du Vietnam dans les années 1960, et au Nord au début des années 1980. Les plantations d’acacias ont émergé comme une ressource importante pour soutenir l’économie rurale et les recettes d’exportation nationales. Ces arbres à croissance rapide sont fréquemment recommandés pour réhabiliter et restaurer à brève échéance des milieux dégradés suite à des événements naturels ou à des activités anthropiques. Ils améliorent la fertilité des sols en absorbant l’azote de l’air et en le transférant dans le sol via les racines et la litière de feuilles. Leur rôle dans la restauration écologique des sols pauvres, dégradés, est unanimement reconnu.

Huong Linh/CVN

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