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La plateforme britannique de livraisons de repas Deliveroo a fait appel à quatre banques pour examiner une introduction en Bourse à Londres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Deliveroo a choisi les américaines Bank of America Merrill Lynch, Citi et Jefferies, et la britannique Numis pour travailler sur cette opération qui pourrait valoriser la société entre 5 et 8 milliards de livres, indiquait la chaîne d'information sur son site mercredi soir 13 janvier.
Interrogées par l'AFP, la société Deliveroo n'a pas pas souhaité faire de commentaires, tout comme Bank of America Merrill Lynch, tandis que les autres banques n'avaient pas répondu aux sollicitations.
L'introduction en Bourse pourrait être lancée autour du mois d'avril et constituerait l'une des opérations les plus importantes de 2021 sur le marché britannique, selon Sky News qui cite des "sources de marché".
Cette entrée en Bourse couronnerait un développement à grande vitesse pour Deliveroo depuis sa création en 2013, au point d'aiguiser l'appétit du géant du commerce Amazon.
En août dernier, l'autorité britannique de la concurrence a donné son feu vert à une prise de participation d'Amazon à hauteur de 16% du capital de Deliveroo.
Ce dernier avait annoncé en 2019 l'opération qui prévoit une levée de fonds totale de 575 millions de dollars auprès d'Amazon et de fonds d'investissement afin d'étendre ses activités pour répondre à une demande toujours plus forte.
Deliveroo, dont le siège est à Londres, travaille avec 140.000 restaurants dans 800 villes dans le monde et compte sur 12 marchés quelque 110.000 livreurs, reconnaissables aux imposants sacs à dos verts qu'ils portent en sillonnant les rues à vélo.
Ses pratiques sociales ont toutefois souvent été montrées du doigt du fait de la précarité des contrats de travail des livreurs, ce qui lui a valu un mouvement de protestation de ses coursiers en France et une condamnation en justice en Espagne.
Par ailleurs, ses résultats financiers s'améliorent, même si Deliveroo a subi des pertes de 319,9 millions de livres en 2019, en raison du coût des investissements. Son chiffre d'affaires a grimpé de 62% à 771,8 millions de livres.
Pour 2020, la société ne fournit pas encore de chiffre mais a précisé fin décembre avoir enregistré une croissance de ses ventes au cours de l'année et dit avoir été rentable pendant plus de six mois.
Les restrictions mises en place face à la pandémie ont fait grimper la demande pour ses services.
La société a notamment rapidement renforcé son offre de livraisons de courses alimentaires, sur laquelle il mise énormément, via des partenariats avec les supermarchés britanniques Waitrose, Sainsbury's, Morrisons et Aldi et le français Carrefour.
En outre, plus de 46.000 restaurants, privés d'activité en raison des multiples fermetures, ont rejoint la plateforme en 2020.
"Cette année, les consommateurs se sont rapidement tournés vers la livraison alimentaire en ligne, avec davantage de gens qui commandent, et qui le font plus souvent", relevait fin décembre Will Shu, son fondateur et directeur général.
"Le COVID a accéléré des tendances déjà existantes, ce qui représente d'énormes occasions à saisir", dit celui qui s'était donné pour objectif de faire de Deliveroo "la société de référence dans l'alimentaire".
AFP/VNA/CVN