C'est une grande figure de la lutte anti-coloniale, de l'engagement et du combat pour l'émancipation qui disparaît ainsi. Sa vie est étroitement liée à la lutte du communisme et de l'internationalisme.
En 1945, lorsque le territoire métropolitain est à peine libéré, Henri Martin, jeune communiste dès 16 ans, maquisard FTP à 17, s’engage dans la Marine. Appelé en Indochine, il est persuadé qu’il va affronter l’armée japonaise, alliée des nazis.
Henri Martin, un ami très proche du peuple vietnamien, est décédé le 17 février. |
Mais, lorsqu’il arrive sur place, les Japonais sont déjà désarmés, et il est témoin, à son corps défendant, des premiers combats contre le Viêt minh. C’est à ce moment seulement qu’il entend parler, pour la première fois, du Président Hô Chi Minh et de l’indépendance, nouvellement proclamée, du Vietnam.
De retour en France, il est affecté à l’arsenal de Toulon. Pour lui, il reste, sous l’uniforme, un citoyen. Il commence donc un travail d’intense propagande au sein de l’armée : distributions de tracts, de la presse anti-guerre, inscriptions à la peinture, etc.
Ce qui devait arriver arrive : Henri est arrêté par la gendarmerie militaire le 14 mars 1950. En plus des motifs classiques, atteinte au moral de la nation, agitation politique illégale au sein de bâtiments militaires, l’accusation veut lui mettre sur le dos un acte de sabotage.
Lors du procès, l’édifice s’écroulera, et Henri sera définitivement lavé de cette indignité par le jury, pourtant militaire. Restera, donc, un procès politique, et seulement politique. Pour cette seule activité, certes interdite, le jeune marin va être condamné à cinq années de prison ! Il en fera finalement plus de trois, avant d’être gracié (de mauvaise… grâce) par le Président Auriol, en août 1953.
Après sa libération, il a continué à participer activement aux activités du Parti communiste français, devenant l'un de ses dirigeants les plus actifs. Pendant les années de la Conférence de paix de Paris, Henri Martin et les autres membres du Parti communiste français ont soutenu efficacement la délégation vietnamienne jusqu'à la victoire finale.
Henri Martin fut un des fondateurs et un membre actif de l'Association d'amitié franco-vietnamienne en 1961. Le 16 janvier 2003, il s'est vu décerner l'Insigne commémoratif du ministère vietnamien des Affaires étrangères à l'occasion du 30e anniversaire de la signature des Accords de Paris mettant fin à la guerre et rétablissant la paix au Vietnam.
Même âgé et gravement malade, Henri Martin n'a cessé de participer aux mouvements et campagnes de soutien au Vietnam. Il a toujours mené des activités au profit des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine et des Vietnamiens pauvres, ainsi que pour l'amitié entre le Vietnam et la France.