>>L’Assemblée nationale discute de la situation socio-économique
>>Les recettes budgétaires de l’État devraient augmenter de 1,5% en 2021
Les députés discutent du budget d’État lors d’une réunion à l'Assemblée nationale, le 12 novembre à Hanoï. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Nguyên Minh Tân, directeur adjoint du département du budget de l'État relevant du ministère des Finances, ce projet est élaboré avec prudence dans un contexte difficile à cause de l'épidémie du COVID-19. Parallèlement, il est basé sur le projet de plan de développement socio-économique pour 2021 avec un objectif de croissance du PIB de 6%, un taux de croissance moyen de l'indice des prix à la consommation à moins de 4%, l'augmentation du chiffre d'affaires à l’exportations d’environ 5%, et le prix du pétrole brut estimé à 45 USD/baril.
Dans ces conditions, les recettes budgétaires de l'État en 2021 sont estimées à 1.343.330 milliards de dôngs, soit inférieure au projet de budget de 2020 ; et les dépenses totales sont estimées à 1.687.000 milliards de dôngs. "Il s’agit de la première fois depuis de nombreuses années que les recettes pour l'année suivante sont inférieures à celles de l'année précédente", a-t-il déclaré.
Selon lui, les études du ministère des Finances ont également montré qu'après une crise, quand la croissance économique revient, il faut 2-3 ans pour que le taux de croissance des recettes budgétaires soit compatible avec la croissance économique. Depuis le début de la pandémie, de nombreuses entreprises ont fermé leurs portes, tandis que d’autres essayent seulement de survivre. Les entreprises ont besoin de temps pour redémarrer leur activité et doivent bénéficier des politiques de relance économique après-COVID-19.
Bien que les recettes budgétaires en 2021 soient en baisse, des dépenses supplémentaires seront indispensables pour assurer la prévention des épidémies, la sécurité sociale et la reprise économique. Par conséquent, le ministère des Finances prévoit que le déficit budgétaire de l'État en 2021 atteindra un niveau élevé à 343.670 milliards de dôngs, soit environ 4% du PIB ajusté (soit 5% du PIB non ajusté). Si la situation économique évolue dans le mauvais sens, les dépenses excessives pourraient atteindre de 5,35 à 5,99% du PIB non ajusté.
Selon Nguyên Minh Tân, il faudra combiner des dépenses supplémentaires pour stimuler la croissance économique tout en réduisant les dépenses régulières. Les investissements pour le développement représenteront environ 28% des dépenses totales, tandis que les dépenses régulières seront réduites à 61,5%.
D’après ce projet de budget, la dette publique en 2021 augmentera également, soit 46,1% du PIB ajusté (équivalent à 58,6% du PIB non ajusté), la dette du gouvernement à 41,9% du PIB ajusté (équivalent à 53,2% du PIB non ajusté). "Le gouvernement calcule le déficit budgétaire, tout en prenant en compte tous les aspects de l’impact du COVID-19, y compris la possibilité d'une stabilité macroéconomique ainsi que la capacité de mobilisation des fonds des secteurs économiques", a-t-il expliqué.
Augmentation des salaires sans retard
Le Professeur agrégé – Docteur, Vu Sy Cuong, de l’Académie des finances. |
Photo : KTTW/CVN |
Évaluant le projet du budget de l'État en 2021, le Professeur agrégé – Docteur, Vu Sy Cuong (de l’Académie des finances), a constaté qu’il y a un changement dans la structure des dépenses publiques vers une direction plus positive : dépenses régulières en baisse et les investissements pour le développement en augmentation. De plus, on propose désormais des solutions pour la réalisation du projet budgétaire.
Selon lui, les prévisions du projet de budget de l’État sont encore très optimistes car la crise sanitaire du COVID-19 pèsera lourdement sur les recettes du Vietnam.
Vu Sy Cuong apprécie hautement l'esprit de prudence et la réduction des dépenses du gouvernement, en particulier les dépenses régulières. Mais, selon lui, il ne faut pas les réduire de manière universelle. En ces temps difficiles, on doit accepter une augmentation des certains paiements tels que la protection sociale, la provision budgétaire et prévoir l'augmentation des salaires sans retard.
Selon la feuille de route de la réforme de salaire, l'augmentation salariale devait être mise en œuvre à partir du 1er juillet 2020, mais à cause de COVID-19, le gouvernement a déposé un rapport à l'Assemblée nationale pour reporter cette proposition. Le ministère des Finances estime qu'en raison des faibles recettes budgétaires, l’augmentation de salaire sera débattue par les députés en 2022.
La demande a diminué fortement. Cette baisse s’explique, en partie, par une baisse des dépenses sociales, en particulier, pour la première fois, la consommation d'énergie a fortement chuté au cours des 10 dernières années.
Pour une reprise économique, il est nécessaire de stimuler la demande globale et l'augmentation des salaires est une des solutions.
"Le report de l’augmentation de salaire est un gaspillage d'opportunités de stimulation de la croissance", a déclaré Vu Sy Cuong. "Dans un contexte particulier, nous devons avoir des solutions spéciales. Nous devons accepter des dépenses excessives. Il est important de proposer des solutions et des mesures visant à lutter contre le gaspillage et à réduire le déficit budgétaire au cours des années à venir" a-t-il conclut.