>>Jerome Powell confirmé à la tête de la Banque centrale américaine
>>La Fed procède à la plus forte hausse de taux depuis 2000 pour contrer l'inflation
Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell lors d'une conférence de presse à Washington le 4 mai. |
"Ce dont nous avons vraiment besoin c'est de faire redescendre la croissance de ses niveaux très élevés de l'an dernier, qu'elle ralentisse tout en restant positive", afin que l'offre et la demande puissent être au même niveau, et que l'inflation ralentisse, a-t-il dit lors d'une conversation avec le Wall Street Journal.
L'institution va resserrer fortement ses conditions monétaires tant qu'il n'y aura pas de preuves "évidentes" que l'inflation ralentit, a précisé M. Powell.
Si l'inflation ne décélère pas assez rapidement, "alors nous devrons envisager d'agir de manière plus agressive", a-t-il dit. Si la courbe des prix ralentissait véritablement, "alors nous pouvons envisager de passer à un rythme plus lent".
La Fed a commencé en mars à relever ses taux directeurs afin de faire ralentir l'inflation qui est au plus haut depuis 40 ans. Après une première hausse d'un quart de point mi-mars, elle a, début mai, eu recours à une hausse plus rapide, d'un demi-point directement, la plus forte depuis 2000.
Les taux directeurs se situent désormais dans une fourchette de 0,75 à 1,00%.
De nouvelles hausses devraient être décidées lors des deux prochaines réunions, mi-juin et fin-juillet, probablement d'un demi-point chacune, a répété Jerome Powell mardi 17 mai.
L'objectif est que les taux retrouvent un niveau dit "neutre", qui ne stimule ni ne ralentisse l'économie, et est considéré comme compris entre 2,00 et 2,50%, jusqu'à 3,00%.
Ce niveau pourrait être atteint "au quatrième trimestre", a souligné Jerome Powell, précisant : "nous ne savons pas avec certitude où est le taux neutre".
Le président de la puissante Réserve fédérale a par ailleurs averti qu'"il existe un risque que le déséquilibre persiste entre l'offre et la demande sur le marché du travail".
Un homme dans un supermarché à Annapolis (Maryland, États-Unis) le 16 mai. |
Les États-Unis connaissent en effet, depuis près de deux ans, une pénurie de main d'œuvre. Les employeurs peinent à trouver des candidats et, par conséquent, augmentent les salaires offerts, ce qui contribue à l'inflation.
Le taux de participation au marché du travail évolue peu, et est resté en avril inférieur de 1,2 point de pourcentage à son niveau de février 2020.
"Si la population augmente plus lentement, il y aura moins de travailleurs. C'est un élément important", a-t-il détaillé, soulignant notamment que "ces dernières années, l'immigration a été très faible".
Cela pourrait conduire à des pressions durables sur les salaires, a-t-il encore commenté, dont les hausses contribuent à l'inflation actuelle.
En avril, les salaires se sont inscrits en hausse de 0,3% par rapport à mars, et de 5,5% sur un an.
Ce bond est toutefois insuffisant pour compenser l'inflation record, qui a certes un peu ralenti en avril, à 8,3%, selon l'indice CPI du département du Commerce, mais reste très proche de son plus haut niveau depuis 40 ans.
AFP/VNA/CVN