Arabie saoudite
COVID : deuxième grand pèlerinage en nombre limité à La Mecque

Les fidèles ont commencé à arriver à La Mecque, la ville sainte de l'islam en Arabie saoudite, pour participer à partir de samedi 17 juillet au grand pèlerinage annuel, marqué pour la deuxième année consécutive par un quota ultralimité de pèlerins en raison du COVID-19.

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Préparatifs à la Grande Mosquée à la Mecque, en Arabie saoudite, avant le début du hajj, le 16 juillet.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette année, seuls 60.000 Saoudiens et étrangers résidents dans le royaume et vaccinés ont été autorisés à participer au hajj. En 2020, à peine une dizaine de milliers de fidèles avaient pu l'effectuer, au plus fort des restrictions sanitaires et avant la course à la vaccination. Très loin derrière les quelque 2,5 millions venus du monde entier en 2019, avant la pandémie, pour prendre part à ce qui constituait l'un des plus grands rassemblements religieux au monde.

À la veille du hajj, les médias locaux ont diffusé des images d'ouvriers pulvérisant le site de la Grande mosquée de La Mecque de produits désinfectants. Les pèlerins seront divisés en groupes de 20 personnes pour "limiter la propagation du virus" au cas où l'une d'entre elles serait infectée, a déclaré à la télévision un responsable saoudien, Mohammed al-Bijaoui.

En plus de mesures de distanciation sociale strictes, le ministère du Hajj a introduit une "carte électronique du hajj" permettant un accès sans contact aux campings et hôtels pour pèlerins et aux transports vers les sites religieux. Des robots seront utilisés pour distribuer des bouteilles d'eau sacrée. Les pèlerins ne pourront par ailleurs pas toucher la Kaaba, la structure cubique à La Mecque vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

"Plus hauts niveaux"

Une femme donne à manger aux pigeons dans la ville de La Mecque, en Arabie saoudite, à la veille du hajj, le 16 juillet 2021.
Photo : AFP/VNA/CVN

Rania Azraq, une femme au foyer syrienne de 38 ans qui vit à Ryad, figure parmi les heureux élus de cette année. "Je ne peux décrire ce que je ressens. On a juste envie de pleurer et de se rapprocher de Dieu", a-t-elle confié à l'AFP.

Le grand pèlerinage, qui a lieu une fois par an, est l'un des cinq piliers de l'islam que les musulmans doivent accomplir au moins une fois dans leur vie si leur santé et leurs finances le permettent.

Début juillet, le ministère du Hajj a assuré vouloir se conformer aux "plus hauts niveaux de précautions sanitaires" face à la propagation de nouveaux variants. Seuls des résidents vaccinés, âgés de 18 à 65 ans et ne souffrant d'aucune maladie chronique, vont pouvoir participer au hajj cette année.

L'Arabie saoudite a enregistré jusqu'à présent plus de 500.000 infections, dont plus de 8.000 décès. Environ 20 millions de doses de vaccin ont été administrées dans ce pays de plus de 34 millions d'habitants. Le hajj s'est déroulé l'année dernière avec le plus petit nombre de fidèles dans l'histoire moderne de ce rassemblement - une dizaine de milliers seulement.

Aucun cas de Covid n'avait été signalé, les autorités ayant mis en place de sévères restrictions et distribué des kits stérilisés comprenant des désinfectants, des masques, un tapis de prière et un ihram, le vêtement blanc sans couture traditionnel du hajj.

Mécontentement

Amina Gaafar, une assistante sociale égyptienne retraitée de 58 ans qui économise depuis 30 ans pour faire le grand pèlerinage.
Photo : AFP/VNA/CVN

Première économie du monde arabe grâce à l'exportation de pétrole, le royaume sunnite saoudien a bâti en grande partie son aura internationale grâce aux pèlerinages, qui assoient aussi son autorité politique dans le monde musulman.

L'interdiction des pèlerins venus de l'étranger pour la deuxième année consécutive, soutenue par les institutions islamiques du monde sunnite, a toutefois provoqué le mécontentement chez de nombreux musulmans. Les moins fortunés économisent parfois toute une vie pour pouvoir payer un jour les frais importants du voyage à La Mecque.

"Je suis enfin prête financièrement et maintenant c'est le coronavirus qui m'en empêche", lance une Égyptienne de 58 ans, Amina Gaafar, qui dit économiser depuis 30 ans pour "aller à la rencontre de Dieu".


AFP/VNA/CVN

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