Hô Chi Minh-Ville
COVID-19 : le petit commerce de rue d'un touriste français resté au Vietnam

Au printemps 2020, plus de 3.000 touristes étrangers étaient en voyage au Vietnam alors que les pays fermaient leurs frontières. Beaucoup d’entre eux ont profité de la sécurité qu’offrait le pays pour prolonger leur voyage. Certains ont même décidé de rester s'installer au Vietnam, c’est le cas de Fabrice que nous avons rencontré à Hô Chi Minh-Ville.

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Fabrice et son chariot de bananes frites.

Fabrice, un Français cinquantenaire, est arrivé en touriste au Vietnam fin 2019 et ce pour tenir une promesse faite à sa grand-mère et à sa mère, originaires du Vietnam. Il avait initialement prévu de rentrer en France au printemps 2020, au moment même où l’épidémie de COVID-19 commençait à se propager à travers le monde. Il décida alors de rester au Vietnam.

Après six mois de découverte, il se retrouva en novembre 2020 sans argent. Ne voulant pas demander l’aide de ses proches, il n’eut pas d’autre choix que de trouver un moyen de gagner sa vie au Vietnam.

Vendre des bananes frites à la française

De manière étonnante, c’est vers le petit commerce de rue que Fabrice s’est tourné. Sur les conseils d’un ami, il a investi l’argent qui lui restait dans un petit pousse-pousse, lui faisant office aujourd’hui de chariot et de petite cuisine. Il vend tous les jours des bananes frites à l'intersection des rues Trân Dinh Xu et Nguyên Cu Trinh dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville.

Ses bananes et ananas frits se vendent 10.000 dôngs pièce, lui permettant de gagner environ 300.000 dôngs par jour. Ses fritures ont une petite particularité toute française : Fabrice utilise du beurre et non pas de l’huile. Grâce à l'arôme et à la qualité gustative de ses bananes, son chariot est devenu très populaire, notamment auprès des jeunes. "Récemment, j'ai entendu beaucoup de gens parler de ce touriste français, donc aujourd'hui je suis venu acheter pour le soutenir. Que délicieuses ses bananes frites ! On est rassuré sur leur qualité et le prix est tout à fait adapté aux étudiants comme moi", estime Nguyên Thanh Phong.

Comme des milliers de personnes travaillant tous les jours dans la rue, Fabrice se réveille à 04h00 du matin pour préparer tous les ingrédients. "Je commence à vendre à partir de 05h30 et ce jusqu'à ce que je manque de farine", partage-t-il.

Très impressionné par la maîtrise de la pandémie au Vietnam, Fabrice respecte scrupuleusement les gestes barrières et porte toute la journée gants et masque pour se protéger et protéger ses clients.

Toujours un geste pour les plus pauvres

Fabrice (gauche) et un client.

En plus de la qualité de ses produits, Fabrice est apprécié pour sa convivialité. Malgré la barrière de la langue, il utilise les gestes et le traducteur de son téléphone pour se faire comprendre.

"Le plus difficile pour moi reste la langue. Je ne suis pas bon en anglais, je ne peux communiquer qu'en français. Donc, je ne comprends pas ce que les gens me disent", déclare-t-il en riant.

Alors qu’il se trouve lui-même dans une situation précaire, il n’oublie pas non plus d’aider les plus pauvres que lui. Fabrice a en effet le cœur sur la main. Chaque fois qu’il voit des personnes vendant des billets de loterie ou celles se déplaçant en fauteuil roulant, il leur donne toujours une portion de bananes frites gratuitement.

"Chaque jour, quand je vois des personnes démunies ou handicapées, je les appelle et je leur donne des bananes frites. J'aime faire cela, c’est ma façon de remercier personnellement ce pays. Je veux aider les gens en difficulté dès que je peux", confie-t-il.

Phan Van Nhut, un résident vivant près du chariot de Fabrice, partage le sentiment de beaucoup de monde : "Cet homme occidental vend ses produits depuis plus de trois mois. Il est de nature heureuse et sympathique. Chaque fois qu’il voit des pauvres et des handicapés, il les appelle pour leur donner à manger, peu importe qu’il ait fait une bonne vente ou non".

Pour l’instant, Fabrice projette de rester encore au Vietnam, tant que l’épidémie de COVID-19 ne sera pas sous contrôle. Petit à petit, il se sent bien dans ce pays qu’il trouve confortable, peu coûteux et à la population amicale. "Le Vietnam est si paisible, ses habitants sont très aimables", conclut-il.


Texte et photos : Quang Châu/CVN

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