>>Préparation pour la Coupe Davis
>>Coupe Davis : la Croatie sans Cilic contre la Serbie
Les Bleus ne pouvaient imaginer manière plus parfaite de rebondir après leur cruelle défaite (1-3), il y a cinq mois à Villeneuve-d'Ascq, face au duo Roger Federer et Stan Wawrinka.
Un revers en Allemagne, contre laquelle la France ne s'est plus inclinée depuis 1938, ou même une courte victoire auraient pu raviver les critiques qui avaient suivi la finale.
La paire Julien Benneteau-Nicolas Mahut écoute le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis Arnaud Clément, lors du double face à l'Allemagne, le 7 mars à Francfort. |
Mais avec ce succès, les Bleus auront l'esprit tranquille jusqu'aux quarts. Ils se déplaceront en Grande-Bretagne ou aux États-Unis, du 17 au 19 juillet. Les Britanniques menaient 2-1 à l'issue du double.
"C'est le week-end idéal, pour le résultat et pour la manière aussi", a réagi Arnaud Clément, le capitaine tricolore, qui avait subi quelques attaques venues du sérail même après la finale 2014.
"On connaît la difficulté par le passé, pour certaines équipes qui avaient été finalistes l'année d'avant, de se relancer", a-t-il souligné. "Et de les voir avec cet enthousiasme sur cette première rencontre, c'était très important".
Ce voyage outre-Rhin avait toutes les caractéristiques de la rencontre piège. La France était encore sous le choc de sa finale perdue, et était privée de son N°1 Jo-Wilfried Tsonga, en convalescence après une blessure à un bras, et de Richard Gasquet, touché au dos.
Les Allemands, eux, espéraient ouvrir une nouvelle ère sous la direction de Michael Kohlmann, et pouvaient compter sur le retour de leur N°1 Philipp Kohlschreiber, qui était brouillé avec l'ancien capitaine.
Ils se rappelaient aussi avoir failli créer la surprise en France, en quarts de finale l'an passé. Ils s'étaient présentés à Nancy avec une équipe réserve, et avaient mené 2-0 avant de s'incliner 3-2.
Le double avec aplomb
Mais au final, les Français auront maîtrisé cette rencontre. Ils n'ont souffert que lors du premier simple, péniblement remporté par Gilles Simon, N°14 mondial, devant le jeune Jan-Lennard Struff (N°74) en cinq sets (10-8 au 5e).
Gaël Monfils (N°19) a ensuite enchaîné en trois sets face à Kohlschreiber. Et samedi 7 mars, le double composé de Nicolas Mahut, sélectionné pour la première fois à 33 ans, et de Julien Benneteau a battu avec aplomb (6-4, 6-3, 6-2) la paire Andre Begemann/Benjamin Becker.
Cette victoire a de quoi rassurer Clément, très satisfait de l'état d'esprit affiché par son équipe. Le capitaine sort aussi renforcé de ce premier tour, ses choix ayant été pleinement validés.
Vendredi 6 mars, Simon, propulsé N°1 français, avait enfin répondu présent en Coupe Davis, une épreuve qui ne lui avait jamais porté chance jusque-là. Il avait décroché à la bagarre sa deuxième victoire dans des matches à enjeu, pour huit défaites.
Simon est la preuve qu'une réelle solidarité anime cette équipe. Remplaçant tout au long de la campagne 2014, il aurait pu s'agacer de cette situation et traîner des pieds pour venir en Allemagne. Il n'en a rien été.
Monfils, qui lui avait d'abord décliné la sélection à la demande de son entraîneur personnel, avant de changer d'avis devant l'insistance de Clément, a aussi joué le jeu à fond, comme il l'a toujours fait en Coupe Davis.
Quant à Mahut, préféré par le capitaine à Edouard Roger-Vasselin, il s'est montré tout à fait à la hauteur pour ses débuts, aidé par la présence à ses côtés de son vieux copain Benneteau.
Les deux joueurs se connaissent depuis l'âge de 13 ans. Ensemble, ils ont gagné l'US Open juniors en 1999 et été sacrés champions du monde juniors de double la même année. Ils ont aussi disputé une centaine de matches côte à côte sur le circuit ATP.
Cette complicité, même s'ils n'avaient plus évolué ensemble depuis 2012, les a bien aidés à en finir. Impériaux sur leur service (16 points de perdus seulement), ils n'ont pas laissé le moindre espoir aux Allemands.