Couleur de l’amour éternel

Quand fleurissent les frangipaniers, se pose-t-on seulement la question de savoir pourquoi certains ont des fleurs d’une si belle couleur rosée ? Voici une légende qui nous en révèle le secret.

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La jeune fille, très belle, est l’enfant d’un tisseur chevronné.

Il était une fois, une jeune fille très belle qui avait un don. Élevée avec beaucoup d’amour par un vieux tisseur, elle avait reçu de lui sa passion du bel ouvrage. Ainsi, la jeune fille était devenue la meilleure tisseuse du pays et on venait de très loin lui acheter ses merveilles. Elle était ravie de voir que le travail qu’elle accomplissait avait tant de succès. Son père lui avait consacré tellement de temps et de patience ! Ainsi, s’écoulait la vie de la jeune tisseuse, partagée entre l’amour filial et l’amour de son métier.

Tissu de cœur

Mais, le vieil homme se sentait faiblir de jour en jour et il pressa sa fille de prendre un époux. Celle-ci, heureuse telle qu’elle vivait, ne voulut rien entendre au départ. Puis, ne voulant pas peiner son père, elle finit par accepter, non sans malice... : "Père, puisque telle est votre volonté, je prendrai un époux. Je n’y mettrai qu’une condition : mon cœur ira à celui qui saura tisser un ouvrage parfait, d’une couleur rose inaltérable. Le fil ne devra comporter aucun défaut".

Le vieil homme, trop heureux de la voir si bien disposée, accepta sans hésiter. Il fit bientôt savoir partout dans la région que sa fille était à marier et la condition de cette union. De nombreux prétendants se présentèrent alors mais la jeune fille, toujours souriante, refusait leurs avances après avoir examiné leurs tissus, y trouvant toujours quelques défauts.

Peu pressée de prendre époux, elle commençait à s’amuser de ce nouveau jeu. Dans la forêt, un jeune homme vivait seul, avec pour seuls compagnons, un oiseau et un arbre. Tisseur également, il avait appris son métier de sa mère, décédée quelques années auparavant. La rumeur de la jeune tisseuse à marier lui parvint et il pensa y répondre aussitôt. Ne lui avait-on pas dit qu’elle était belle et douce ? Mais le jeune homme désespéra bientôt : si tisser un ouvrage sans défaut ne lui posait pas de problème, il ne connaissait point le secret pour obtenir une couleur rose inaltérable !

Des fleurs qui font revivre l’amour et l’amitié à chaque printemps.
Photo : CTV/CVN

Le voyant malheureux, son ami l’oiseau, l’interpella : "Veux-tu vraiment connaître le secret qui te donnera cette jeune fille ?" "Hélas ! mon esprit n’est occupé qu’à cela et je n’ai toujours pas trouvé !", répliqua-t-il, désespéré. "Cesse de te plaindre et suis-moi !", lui dit l’oiseau. Celui-ci l’emmena profond dans la forêt, à la rencontre d’une de ses amies. La fée lui dit alors : "Pour obtenir la couleur que tu cherches, pique le bout de tes cinq doigts et laisse ton sang colorer le tissu !".

Fleur de cœur

Plein d’espoir, le jeune homme revint et fit ce que la fée lui avait conseillé. Le tissu prit sa plus belle couleur et se révélait être un travail parfait. Mais le jeune prétendant avait trop donné de son sang et tomba bientôt gravement malade. La fée, qui admirait son courage et sa persévérance, fut alertée par l’oiseau et vint le secourir. Sitôt remis sur pied, il alla alors porter son ouvrage, une chemise, à la jeune fille qui ne put se dérober plus longtemps : la couleur du tissu était du plus beau rose et le fil était sans défaut. De surcroît, le jeune homme était doux et agréable. Ils se marièrent bientôt et vécurent heureux dans la forêt.

La cabane du jeune homme était idéale pour un jeune couple. L’oiseau et l’arbre adoptèrent vite la compagne de leur ami. Mais, c’était sans compter sur la déception des autres soupirants. L’un deux, plus enragé que les autres, décida de se venger et eut une idée. Le roi était connu pour aimer les belles jeunes filles et lorsqu’il en désirait une, rien ne pouvait l’empêcher de faire d’elle sa concubine. Par tous les moyens... Le soupirant éconduit vanta alors si bien les charmes de la jeune fille que le roi décida sans plus tarder qu’il la voulait dans son palais.

(À suivre)

Ông Ngoai/CVN

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