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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le 24 décembre à Jérusalem. |
Le projet de loi a été adopté définitivement à l'issue d'un débat marathon par 59 voix contre 54 sur 120. Cette loi prévoit que la police n'a plus le pouvoir de recommander auprès du procureur général des inculpations à la suite de ses enquêtes.
Benjamin Netanyahu a accepté que le texte initial soit modifié et ne s'applique pas aux affaires le concernant pour lesquelles il a été interrogé à sept reprises ces derniers mois par la police.
Les "affaires" impliquant le Premier ministre ont poussé dans la rue des milliers de manifestants, qui ont défilé chaque samedi soir à Tel Aviv depuis le début du mois pour dénoncer la corruption.
Le Premier ministre, qui proclame son innocence, a accusé la police de partie pris et d'avoir "apparemment" voulu son inculpation "dès le début des enquêtes, malgré les faits qui prouvent à l'évidence qu'il n'y a rien". Il a annoncé à l'avance qu'il n'avait pas l'intention de démissionner au cas où la police recommanderait son inculpation.
M.Netanyahu, 68 ans, ne cesse de dénoncer également une tentative de "putsch" de la part des médias et de l'opposition de gauche.
Dans l'une des enquêtes le visant, M.Netanyahu est soupçonné d'avoir reçu, illégalement, des cadeaux de personnalités très riches, dont le milliardaire australien James Packer et un producteur à Hollywood, Arnon Milchan. La valeur totale de ces cadeaux a été évaluée par les médias à des dizaines de milliers de dollars.
Une autre enquête cherche à déterminer si M.Netanyahu aurait essayé de conclure un accord secret avec le propriétaire du Yediot Aharonot pour une couverture favorable de la part du quotidien israélien.
Le nom de son avocat personnel et d'un ancien chef de bureau apparaissent par ailleurs dans une affaire de corruption présumée liée à l'achat de trois sous-marins allemands.
Selon l'initiateur du projet de loi, David Amsalem, du parti Likoud de M. Netanyahu, cette loi ne vise qu'à protéger les droits et la réputation des suspects.
Premier ministre depuis 2009, après avoir déjà occupé ce poste entre 1996 et 1999, M.Netanyahu s'est constamment défendu de tout méfait et se dit victime d'une campagne pour le chasser du pouvoir.
Par ailleurs, le député du Likoud David Bitan, très proche de M.Netanyahu, a lui aussi été interrogé à plusieurs reprises par la police.
L'enquête le concernant porte sur des soupçons de corruption et de liens entre des membres de la municipalité de Rishon LeZion près de Tel-Aviv, dont David Bitan, et le crime organisé, selon des sources policières.
M. Bitan a été un des plus actifs défenseurs du projet de loi adopté jeudi 28 décembre sur la police, avant de devoir démissionner mercredi dernier 20 décembre de son poste de chef de la coalition.
AFP/VNA/CVN