Conférence de Genève : à la rencontre de la dernière figure de la délégation vietnamienne

Le colonel Hà Van Lâu, actuellement 97 ans, était de la délégation de la République démocratique du Vietnam ayant participé à la Conférence de Genève pour l'Indochine en 1954. À bientôt centenaire, il se remémore avec perspicacité des faits marquants de cet événement historique datant de 60 ans.

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Le colonel Hà Van Lâ

Il y a 60 ans, l’Armée populaire du Vietnam s’était préparée à l’assaut de Diên Biên Phu. Le vice-Premier ministre Pham Van Dông avait alors choisi Hà Van Lâu pour faire partie des représentants du gouvernement de la République démocratique du Vietnam à la conférence de Genève. En compagnie de Ta Quang Buu, vice-ministre de la Défense de l’époque, il s’est vu confié l'importante mission d’évaluer les plans militaires et de privilégier la voie diplomatique pour mettre fin à la guerre en Indochine.

Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Pham Van Dông était à la tête de cette délégation. «Partie en mars 1954, la délégation vietnamienne est arrivée en Suisse le 4 mai 1954. Pendant qu’au front, l’armée populaire avait pris position en vue de lancer l’offensive à la base de Diên Biên Phu, à Genève, la délégation vietnamienne tablait sur la solution diplomatique pour mettre fin au conflit», s'est rappelé M. Lâu.

«Étant spécialistes militaires de la délégation, moi et Ta Quang Buu, vice-ministre de la Défense, avons étudié les plans militaires de la conférence : restaurer la paix en Indochine, accepter un cessez-le-feu, et imposer un retrait des troupes françaises de l’Indochine», s’est-il souvenu.

Trois jours après (le 7 mai), l’armée populaire a lancé l’assaut. «Nous avons appris la nouvelle de la victoire de Diên Biên Phu à travers les médias occidentaux avant la confirmation venant du pays. Cela nous a tous réjouis. Le chef de délégation Pham Van Dông a embrassé tout le monde», a confié Hà Van Lâu.

Le jour suivant à 16h30 locales, la Conférence de Genève pour l'Indochine s'est ouverte en Suisse. Comme prévu, Hà Van Lâu s’est lancé sur la difficile piste diplomatique pour mettre fin à la guerre et restaurer la paix, l’indépendance et la réunification du pays.

Intransigeant quant à la souveraineté internationale


Conférence de Genève pour l'Indochine, du 8 mai au 21 juillet 19
Photo : Archives VNA/CVN

«Avant les discussions avec les protagonistes, je devais avant tout me rassurer sur la position du Vietnam et comprendre les visées du camp adverse lors de cette conférence», a partagé M. Lâu.

Ta Quang Buu et Hà Van Lâu ont rencontré la délégation militaire française représentée par le général Henri Delteil et le colonel De Brebisson. Ils ont discuté des 18e, 16e, 13e parallèles. Finalement, la conférence a décidé d’adopter la 17e parallèle pour le partage du Vietnam.

«Notre objectif était de mettre fin à la guerre et de consolider la paix en Indochine en respectant l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Vietnam, du Laos et du Cambodge», a-t-il fait savoir.

«À Genève, l’atmosphère des négociations était très tendue. La délégation vietnamienne comptait sur le soutien de la communauté internationale. Nous nous sommes appuyés sur l’opinion publique, la presse et avons également profité du soutien des amis internationaux, notamment la population française», a raconté M. Lâu.

Avec la victoire au front combinée à la stratégie diplomatique, nous avons atteint notre objectif. Après plus de deux mois des négociations tendues, des séances interminables des discussions ainsi que de nombreux contacts et rencontres bilatéraux et multilatéraux, les différentes parties sont finalement tombées d’accord.

Au matin du 21 juillet 1954, les Accords de Genève ont été officiellement signés entre le vice-ministre vietnamien de la Défense, Ta Quang Buu, et le représentant du gouvernement Mendès-France, le général Henri Delteil.

«Les Accords de Genève ont reconnu la victoire significative marquant un tournant dans la lutte pour la souverainété du peuple vietnamien. Cette victoire était essentielle pour consolider le Nord et continuer la lutte pour la révolution au Sud afin d’unifier tout le pays», a affirmé M. Lâu.

Ces accords ont marqué la grande victoire de la résistance contre les colonialistes français. C’était important de lutter pour l’indépendance, la réunification et l’intégrité territoriale du Vietnam. Cette lutte a forcé le respect du Vietnam par tous les pays.

Mai Huong/CVN

 

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