Un nouveau cycle économique devrait s'ouvrir dès la première année de mise en œuvre des Résolutions du XIIe Congrès national du Parti communiste du Vietnam (PCV) et du Plan de développement socio-économique pour la période 2016-2020.
Embellie économique
Après trois ans (2011-2013) de faible croissance et de concentration sur la stabilisation de la macroéconomie, l'économie nationale a commencé à se rétablir en 2014, première année où le Vietnam a dépassé les objectifs de croissance économique fixés par l'Assemblée nationale (AN).
Dans l'usine de Honda Vietnam, une entreprise à capital entièrement japonais. |
Photo : Danh Lam/VNA/CVN |
En particulier, en 2015, la macroéconomie du Vietnam s'est progressivement stabilisée avec une croissance du PIB estimée à 6,68%, soit plus que l'objectif fixé (6,2%) et le plus élevé de la période 2011-2015.
Le docteur Nguyên Bich Lâm, directeur de l'Office général des statistiques (OGS), a déclaré que cette croissance avait reflété une embellie économique. "De manière générale, nous avons bien contrôlé la macroéconomie, l'économie nationale a poursuivi son redressement et obtenu des résultats positifs. Les grandes équilibres étaient assurées, l'inflation est au plus bas depuis plus de 10 ans, l'indice de confiance des consommateurs est au plus haut, les secteurs importants ont tous connu une croissance soutenue ... Tels sont les traits marquants du bilan économique de l'année 2015", a renchéri M. Lam.
Pham Dinh Thuy, directeur du Département des statistiques industrielles de l'OGS, a précisé que grâce à l'assistance gouvernementale au secteur de la production et à une amélioration de la demande globale, le secteur de l'industrie et de la construction a connu une progression impressionnante, de 9,64%, largement supérieure à 2014 (6,42%), et est devenu le stimulateur de la croissance nationale. L'exportation est un autre point remarquable de l'économie nationale, avec un chiffre d'affaires estimé à 162,4 milliards de dollars, +8,1% en un an. L'attrait de l'investissement étranger a également connu des résultats positifs. Jusqu'au 15 décembre, les fonds des projets d'investissement étranger, enregistrés ou ajoutés, ont totalisé 22,76 milliards de dollars, +12,5% en glissement annuel.
Transformation de crevettes à l'exportation. |
Photo : Trung Hiêu/VNA/CVN |
Peu après l'entrée en vigueur des amendements de la Loi sur les entreprises et de celle sur l'investissement (1er juillet 2015), les créations d'entreprises ont augmenté de 50-60% par rapport à la période précédente. En 2015, 94.754 entreprises ont été créées, d'un capital total enregistré de 601.000 milliards de dongs (26,7 milliards de dollars), soit une hausse respective de 26,6% et 39,1% en glissement annuel.
Par ailleurs, en 2015, l'indice des prix à la consommation n'a augmenté que de 0,63%, la progression la plus faible depuis 14 ans. Un résultat en grande partie dû à la chute des cours mondiaux. Cette faible inflation a permis d'augmenter la valeur de la monnaie vietnamienne sans pour autant réduire les revenus de la population. Cependant, selon les économistes, l'économie nationale devrait faire face à nombre de défis en 2016, comme la chute du cours du brut, la majoration de certains services notamment dans la santé, l'éducation et l'énergie, la baisse des tarifs douaniers suite à l'entrée en vigueur des accords de libre-échange, la faible productivité du travail…
Concentrer toutes les ressources pour stimuler la croissance
M. Lâm a estimé qu'en 2016 les difficultés seraient plus nombreuses que les opportunités. Pour atteindre les objectifs fixés par l'AN (taux de croissance de 6,7%, inflation inférieure à 5%, bond des exportations de 10% environ, déficit commercial de 5% de la valeur des exportations), le ministère du Plan et de l'Investissement a défini des mesures macroéconomiques.
Dans l'usine Ford de la province de Hai Duong (Nord). |
Photo : VNA/CVN |
Pour remédier à l'instabilité macroéconomique, dont la dette publique et les dettes douteuses des banques, le Vietnam devra améliorer la productivité du travail et la considérer comme un moteur de la croissance en 2016 et dans les années qui viennent. Pour ce faire, le pays doit favoriser le passage de sa main-d'œuvre du secteur agricole, à faible productivité, vers les industries et services à forte productivité.
Le docteur Nguyên Quôc Viêt, de la Faculté économie et développement à l'Université nationale de Hanoi, a estimé que le Vietnam devrait concentrer toutes ses ressources pour transformer son actuel modèle de croissance vers un nouveau basé sur l'innovation, les applications techno-scientifiques et la productivité du travail. Par ailleurs, le pays devra également promulguer des politiques préférentielles en faveur des jeunes entreprises, en termes d'octroi de crédits, de création de fonds pour la promotion de leur développement, de fourniture d'informations et d'amélioration de leur accès au marché.
De son côté, M. Lâm a souligné que les organes de gestion étatique devraient suivre de près les évolutions du marché et régulariser de leur propre initiative les politiques monétaires de manière flexible et efficace; coordonner les politiques monétaires et fiscales; garantir la stabilité du marché des changes et la sécurité du système financier. En outre, le gouvernement devra poursuivre la politique de contrôle de l'inflation dans la conjoncture où les prix de certains services publics et marchandises stratégiques seront revus à la hausse en 2016.
Le facteur qualifié de vital pour stimuler la croissance dans les années à venir, en particulier en 2016, est l'intégration internationale plus profonde de l'économie nationale. En effet, la conclusion en 2015 des négociations de quatre ALE avec l'Union économique Asie-Europe, l'Union européenne, la République de Corée et le Partenariat transpacifique (TPP) a porté à 14 le nombre d'ALE dont le Vietnam est partie. Par ailleurs, la Communauté économique de l'ASEAN (AEC), qui verra le jour le 31 décembre 2015, ouvrira davantage le Vietnam à l'économie régionale comme mondiale.