Côn Dao : des "cages à tigre" à l'havre de paix

Côn Dao fut le siège d'une colonie pénitentiaire redoutée pendant l'occupation française. Cet archipel est devenu aujourd'hui une destination touristique en vogue.

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Vue panoramique de l'archipel de Côn Dao, province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud).

À environ 180 km au large de Vung Tàu, la capitale de la province méridionale de Bà Ria-Vung Tàu, Côn Dao matérialise le rêve de l'archipel paradisiaque. Il regroupe 14 îles et îlots baignés par des eaux turquoises, dont Côn Dao ou Côn Son, la plus grande île, également connue sous son nom malais européanisé, Poulo Condor, qui signifie "l'île aux courges". Bénie par la nature, cette charmante île dévoile un parfum mêlant les essences de la montagne et de la mer. Des monts s'élèvent en dents de scie, dont celui de Chua et ses 515m ou celui de Thanh Gia et ses 577m. Une jungle luxuriante plonge dans une mer émeraude. Les paysages sont dignes d'un décor de carte postale avec une vingtaine de plages immaculées de sable blanc. Le tout forme le Parc national de Côn Dao qui couvre 6.000 ha sur terre et 14.000 ha en mer. Doté d'une faune et d'une flore très diversifiées, cette réserve de biosphère à la fois terrestre et marine fait la particularité de l'île.

Atmosphère de la mer et de la montagne

Longtemps ignorées, les beautés de Côn Dao n'ont été présentées au public qu'au milieu des années 1990 où l'archipel est transformé en lieu touristique. Baignade dans les eaux limpides, bronzage sur le sable blanc, plongée pour découvrir le monde sous-marin, pêche à la ligne à bord d'un bateau, randonnée par monts et par vaux dans la forêt primitive, feu de camps, visite de vestiges historiques, rien ne manque.

"Un voyage de découverte sur cette île déserte vaut vraiment le coup. Ici, on respire à la fois l'atmosphère de la mer et celle de la montagne", s'enthousiasme un touriste.

Une excursion sur les "îlots de corail" - Hon Tai et Hon Tre, à une heure de bateau de l'île Côn Son, vaut le détour. Les passionnés sans prédisposition pour la claustrophobie peuvent découvrir les fonds marins. Sous la surface, c'est un univers multicolore qui s'étend devant le plongeur. Puis cap sur l'îlot de Bay Canh, où de nuit les chéloniens et les carets tiennent la vedette. En été, ces tortues colossales sortent de l'eau la nuit pour pondre dans le sable. Une couvée peut compter jusqu'à cent œufs.

Et Camille Saint Saens composa Bruneihilda

Le resort Saigon Côn Dao a pris ses quartiers au centre de l'île de Côn Son. Un espace vert où les villas et les bungalows se nichent sous l'ombrage d'arbres séculaires. Créé en 1997 par Saigontourist, il est le plus grand de l'île avec une capacité d'accueil de 200 clients. Des villégiatures sont aménagées à partir des anciennes villas des fonctionnaires et officiers français au début du XIXe siècle.

Une vue de Côn Dao, province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud).

Côn Son compte une centaine de maisons et de villas centenaires, parsemées le long de quelques rues centrales. Ces anciennes constructions aux toits de tuiles moussus à l'architecture française ne manquent pas de charme. La plus visitée est certainement la "résidence du roi de l'île" (transformée aujourd'hui en Musée de Côn Dao). C'est dans cette petite bâtisse que le compositeur français Camille Saint Saens (1835-1921) créa les 3 dernières épisodes de l'opéra "Bruneihilda", lors de son séjour sur l'île en mars 1895.

"En tant qu'investisseur, j'ai décidé de préserver l'architecture charmante de ces villas avec leurs colonnes et leurs petites tuiles", affirme Mme Xuân Phuong, vice-présidente de l'Association des cinéastes de Hô Chi Minh-Ville, auteur du livre Áo dài - ma guerre, mon pays, mon Vietnam (publié en 2001 en France), qui a pris en charge la réhabilitation de 6 anciennes villas pour accueillir les touristes.

Incongrus au milieu de cet Eden terrestre, les vestiges de bagne de Côn Dao rappellent que l'île fut aussi un enfer. Des dizaines de milliers de patriotes furent confinés dans les "cagres à tigre", connurent la terreur et le froid, l'humiliation, la violence, de séance de torture en interrogatoire nocturne.

L’effroyable bagne de Poulo Condor

Construite en 1862 par les Français, cette prison fut fermée le 30 avril 1975, date de la libération du Sud. De nombreux combattants révolutionnaires se sont installés volontiers sur l'île afin de "contribuer à faire de ce coin désert et terrible une île de paix", assure Hua Phuoc Ninh, un ex-prisonnier de Côn Dao. Cet ancien secrétaire de l’organisation du Parti pour le district de Côn Dao, aujourd'hui retraité, y est retourné à 3 reprises pour "voir de mes propres yeux les changements prodigieux de ma seconde terre natale". "Un plan de développement socio-économique stratégique est nécessaire pour l'envol de Côn Dao. Parmi les atouts à exploiter, le tourisme vert doit être le fer de lance", insiste-il.

Texte et photos : Nghia Dàn-Tùng Phuong/CVN

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