États-Unis
Comptes factices : la pression monte sur le PDG de Wells Fargo

La pression politique est encore montée d'un cran jeudi 29 septembre sur John Stumpf, le PDG de la Banque américaine Wells Fargo, éclaboussée par un scandale de comptes factices, de nouveaux appels à la démission venant du Congrès.

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L'État de Californie a suspendu une partie importante de ses transactions avec la Banque Wells Fargo. Ici son PDG, John Stumpf, le 20 septembre à Washington.

Déterminés à faire un exemple alors que cette affaire a relancé le débat sur l'intégrité de Wall Street, des parlementaires américains ont également demandé le remplacement du conseil d'administration de la banque dont ils dénoncent une "longue culture de la fraude".
"Si vous admettez qu'une activité criminelle a eu lieu dans votre banque, vous devez donc être démis" de vos fonctions, a lancé un parlementaire démocrate à M. Stumpf lors de sa deuxième audition au Congrès en une semaine.
"Vous venez ici nous dire que vous êtes désolé, que vous vous excusez (...) prenez donc vos responsabilités et démissionnez", a renchéri l'élu démocrate Gregory Meeks, tout en faisant remarquer que depuis l'arrivée aux commandes de M. Stumpf en 2007, Wells Fargo a été rappelée à l'ordre chaque année par les régulateurs pour des pratiques douteuses. "L'ensemble du conseil d'administration devrait être remplacé", en a conclu le parlementaire.
Ces appels rejoignent ceux déjà lancés par la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui dénonce régulièrement les abus de Wall Street.
Du "déjà vu"
Entre 2011 et 2016, des employés de Wells Fargo ont ouvert deux millions de comptes fictifs au nom de leurs clients et en leur facturant leurs services afin d'atteindre leurs objectifs commerciaux et toucher des bonus.
Environ 5.300 employés ont été licenciés pour avoir pris part à ces malversations, qui ont été mises au jour début septembre, mais aucun dirigeant exerçant des responsabilités.
Il est reproché au grand patron, qui a été mis au courant des pratiques en 2013, de les avoir laissé perdurer.
"Nous aurions dû faire quelque chose un peu plus tôt", a reconnu jeudi 29 septembre John Stumpf, dont la banque a écopé d'une amende de 185 millions de dollars.
"M. Stumpf, cette affaire ressemble une fois de plus pour les Américains à du "déjà-vu": Une institution financière commet des malversations. ça fait les unes des journaux mais personne n'est tenue responsable", a fustigé Jeb Hensarling, un élu républicain.
"Tout le monde ayant des responsabilités exerçant de hautes responsabilités sera passé à la loupe", lui a promis John Stumpf.
Le grand patron a décidé, sous la pression politique, de renoncer à 41 millions de dollars de rémunération en stock-options et à percevoir tout salaire pendant le déroulement de l'enquête interne.
Le conseil d'administration a également privé l'ex-patronne de la banque de détail, Carrie Tolstedt, partie à la retraite en juillet, de 19 millions de dollars de stock-options, indique le communiqué. Elle ne percevra par ailleurs ni bonus ni indemnités de départ.

AFP/VNA/CVN

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