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Le village de |
Les jours de soleil, de tous les chemins du village de Phia Thap, se dégage le parfum entêtant de l’aquilaria. Jeunes et moins jeunes en tenue indigo traditionnelle s’affairent à confectionner de l’encens. Une activité qui est pratiquée ici depuis des centaines d’années. Nông Van Lâp, un villageois, a l’habitude de commencer sa journée dès l’apparition des premiers rayons du soleil.
''Je fais sécher les feuilles de bâu hat, qui serviront d’adhésif aux matières composant le bâtonnet d’encens. Le bâu hat est une plante aromatique qui pousse dans la forêt mais qu’on peut aujourd’hui cultiver chez nous'', nous détaille-t-il.
L’encens de Phia Thap est 100% naturel et sa fabrication, complètement artisanale. Aucun produit chimique n’est utilisé. Le bois d’abricotier est coupé en tiges minuscules de 40 cm de long, l’écorce du bois de fromager rouge ou du pin est écrasée pour former une poudre colorante, l’encens lui-même provient de l’aquilaria et les feuilles de bâu hat servent d’adhésif. Après que les tiges ont été colorés et séchés, elles seront enduites d’adhésif et enroulées dans de la sciure mélangée avec de la poudre d’aquilaria, et ce à quatre reprises.
L’encens de Phia Thap se distingue des autres par son parfum naturel, sa consumation facile et sa pérennité. Toutes les familles du village pratiquent ce métier qui leur procure un revenu confortable, fait savoir Hoàng Ngoc Kim, secrétaire de la cellule villageoise du Parti communiste vietnamien.
''Ce métier est bien plus rentable que l’agriculture. Chaque année, nous avons trois saisons de production de bâtonnets d’encens, chaque saison rapportant plus de 20 millions de dôngs (800 euros) par foyer'', précise-t-il.
Dans ce beau village au pied du mont Tà Hùng, les bouquets de bâtonnets d’encens fleurissent. Les touristes ne peuvent qu’être attirés… tels des abeilles.
VOV/VNA/CVN