Colloque sur la gestion des risques inhérents aux munitions non explosées à Genève

Le Centre international de déminage de Genève (GICHD) a récemment organisé au siège des Nations unies à Genève (Suisse) un colloque sur la gestion des risques inhérents aux munitions non explosées et la diffusion du documentaire "Réduire ensemble les risques inhérents aux restes explosifs de guerre".

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L’ambassadeur Duong Chi Dung (gauche) au récent colloque sur la gestion des risques inhérents aux munitions non explosées à Genève (Suisse).
Photo : Hoàng Hoa/VNA/CVN

L’ambassadeur Duong Chi Dung, chef de la Mission permanente du Vietnam auprès de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) et des autres organisations internationales à Genève, des experts du GICHD et de la compagnie britannique Fenix Insight spécialisée dans la consultation des mesures de traitement des munitions non explosées y ont participé en tant qu'intervenants. L’événement  a également réuni des représentants américains, britanniques, suédois, australiens et sri-lankais, etc.

Dans son intervention, l’ambassadeur Duong Chi Dung a mis l'accent sur le fait que le Vietnam est parmi les pays les plus durement touchés par les munitions non explosées et souffre des conséquences les plus graves au monde. On estime que le nombre de restes explosifs de guerre au Vietnam est d’environ 800.000 tonnes. La superficie polluée s’élève à 6,13 millions d’hectares, soit près de 19% de la superficie totale du pays. Depuis 1975, les engins explosifs ont tué plus de 40.000 personnes et en ont blessé 60 000 autres.

L'ambassadeur Duong Chi Dung a affirmé que le Vietnam avait déployé d'importants efforts avec ses propres ressources nationales pour réduire les risques inhérents à ces munitions non explosées. Chaque année, le gouvernement a investi des centaines de milliards de dôngs dans les travaux de déminage, de remise en état des terres, favorisant la production, les soins et le soutien des victimes des mines et des bombes. Il a aussi dépensé beaucoup d'argent dans les campagnes de sensibilisation à la prévention des accidents et blessures causées par ces munitions de guerre.

Le gouvernement a approuvé le Plan national d'action pour la prévention et la réduction des conséquences des munitions non explosée - période 2010-2025. Le programme a permis d'étudier, d'examiner et d'établir la carte de contamination par ces munitions à l’échelle nationale ; établir un centre de données pour les victimes des mines et les mesures d'assainissement des terres concernées.

Entre 2016 et 2025, le gouvernement s'est fixé comme objectif de déminer environ 800 000 hectares de terres contaminées ; de mobiliser des ressources nationales et internationales pour la mise en œuvre du programme ; de procéder à la réinstallation des habitants vivant dans des zones à haut risque ; d’intégrer les projets d'action contre les munitions non explosées de guerre dans les plans locaux de développement socio-économique.

Depuis de longues années, le Vietnam coopère avec le GICHD pour réduire les risques liés à ces engins. En 2015, les experts du GICHD ont étudié l'application de la méthodologie de la gestion des risques dans l'action de déminage au Vietnam. En plus des formations et des colloques sur la gestion des risques dans la réduction des conséquences des mines et restes explosifs, le GICH a coopéré avec la chaîne télévisée de Défense nationale du Vietnam pour produire un documentaire intitulé Réduire ensemble les risques inhérents aux restes explosifs de guerre. Filmé en Europe et au Vietnam, le documentaire traite des problèmes majeurs de la réduction des conséquences de ces engins au Vietnam.

Les participants au récent colloque
Photo : Hoàng Hoa/VNA/CVN

Mme Tammy Hall, chef de la Division Stratégies et Standards du GICHD, a fait savoir que le projet de gestion des déchets résiduels (MORE), présenté au Vietnam en 2014, étudiait le développement des politiques et pratiques dans les pays européens pour faire face aux mines et bombes laissées après les deux guerres mondiales au début du XXe siècle.

L’objectif du projet est de soutenir et d'encourager le développement des mécanismes de gestion de chaque pays - en particulier dans les pays les plus durement touchés par ces engins, à savoir le Cambodge, le Vietnam et le Laos - dans le déminage, la présentation des plans ainsi que des délais pour s'attaquer à des problèmes de pollution complexes. Le projet a identifié des solutions durables dans la gestion des risques pour améliorer l'efficacité des ressources financières.

Après la diffusion du documentaire Réduire ensemble les risques inhérents aux restes explosifs de guerre, les participants au colloque ont fait part de leurs avis sur la gestion des risques inhérents à ces munitions. L'ambassadeur Stefano Toscano, directeur du GICHD, a déclaré que l'expérience acquise par le projet MORE au Vietnam revêtait une grande importance pour le traitement des munitions non explosée dans des pays de la région comme le Laos et le Cambodge.

Le représentant du Royaume-Uni, pays où sont encore enfouis des restes explosifs de guerre dans certaines zones de Londres, a partagé les difficultés dans la gestion de ce risque en Asie du Sud-Est. Le représentant des États-Unis a grandement apprécié la mise en œuvre du projet MORE en Asie du Sud-Est et a confirmé le financement continu pour son bon fonctionnement.

Le colloque sur la gestion des risques inhérents aux munitions non explosées et la diffusion du documentaire Réduire ensemble les risques inhérents aux restes explosifs de guerre tenus au siège de l’ONU à Genève, étaient un événement en marge de la 7e Assemblée des États parties de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui a eu lieu du 4 au 6 septembre à Genève. Le ministère vietnamien des Affaires étrangères y a envoyé son expert  en tant qu’observateur.

Fondé en 1998, le GICHD soutien les efforts de la communauté internationale dans la réduction des effets des munitions non explosées. L’établissement fournit des aides en faveur des pays les plus durement touchés par  ces engins et soutient l’application de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel.


VNA/CVN

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