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L'artiste JR (à gauche) et l'acteur et le réalisateur Ladj Ly devant une fresque des habitants de la banlieue de Clichy-Montfermeil le 31 mars 2017 au Palais de Tokyo à Paris. |
Gratuite, sans conditions d'âge et de diplôme, cette école destinée à "ceux qui ont envie mais n'ont pas les moyens d'accéder aux écoles de cinéma" a déjà formé 30 élèves au scénario, à la réalisation et à la post-production. Plus de 1.500 personnes, à 90% originaires de la périphéries des grandes villes, s'étaient portées candidates.
Hébergée dans un premier temps par les Ateliers Medicis, installés par l'État à Clichy-sous-Bois, foyer des violences urbaines de 2005, l'école déménagera début 2020 dans ses propres locaux, dans la ville voisine de Montfermeil, a expliqué Ladj Ly à l'AFP.
L'appel à candidatures pour la deuxième promotion est ouvert jusqu'au 15 septembre, en vue d'une rentrée mi-octobre.
L'établissement s'enrichit aussi d'une formation aux métiers de la production, et accueillera en son sein une "école d'art et d'image" dirigée par JR, également membre du collectif Kourtrajmé (Romain Gavras, Kim Chapiron...), dont les cours débuteront en janvier.
Un retour aux sources pour celui qui "a décidé d'être artiste" aux Bosquets, cité de Montfermeil où vit et a grandi son acolyte Ladj Ly, comme l'a rappelé son ex-producteur, Emile Abinal.
Cette école dans l'école pilotée par JR, lui-même autodidacte, a vocation à "former douze étudiants artistes qui sont en dehors des radars des écoles d'art parisiennes et à leur donner les ficelles du métier", détaille Emile Abinal, qui construit actuellement ce projet.
Ladj Ly et JR avaient débuté leur carrière ensemble, en 2004, avec des collages sauvages monumentaux sur les façades lépreuses de la cité des Bosquets. Ils ont ensuite co-réalisé plusieurs documentaires sur ce quartier défavorisé et enclavé.
Deux fois nommé aux César en 2018, dans les catégories documentaire et court-métrage, Ladj Ly rêvait depuis vingt ans d'ouvrir une école de cinéma dans le quartier où il a grandi et débuté comme réalisateur en filmant les violences urbaines de 2005, nées en bas de chez lui.
"Cinq courts métrages réalisés par les élèves de la première promotion vont être présentés dans les festivals, deux longs métrages sont déjà produits, c'est du concret", se réjouit-il. Son premier long-métrage primé à Cannes, Les misérables, sortira le 29 novembre.
AFP/VNA/CVN