Chine: la croissance au plus bas depuis au moins 27 ans

Au plus fort des tensions commerciales avec Washington, la croissance chinoise s'est essoufflée sur un an au second trimestre (+6,2%), signant sa plus faible performance depuis au moins 27 ans, en dépit des efforts de soutien engagés par Pékin.

>>Chine: les échanges durement affectés en juin par la guerre commerciale avec les États-Unis

Dans le constructeur automobile de Volkswagen à Shanghai, en Chine.
Photo: Xinhua/VNA/CVN

La croissance de 6,2%, conforme aux prévisions d'un panel d'experts sondés la semaine dernière, a été annoncé lundi 15 juillet par le Bureau national des statistiques (BNS), de concert avec une salve d'indicateurs sur la santé économique de la Chine.

C'est la plus faible hausse du PIB depuis le début de la publication des données trimestrielles en 1992, selon l'agence Bloomberg. Elle reste toutefois dans la fourchette de croissance visée par Pékin cette année: entre 6 et 6,5% (contre 6,6% en 2018).

"L'environnement économique est toujours compliqué, tant en Chine qu'à l'étranger, la croissance économique mondiale ralentit et les instabilités et incertitudes externes augmentent", a reconnu le porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS), Mao Shengyong.

Le président américain Donald Trump, qui ne cesse de dénoncer l'excédent commercial de la Chine vis-à-vis de son pays, a imposé l'an dernier des droits de douane punitifs sur de nombreux produits chinois.

Washington a décidé en mai de porter ces surtaxes douanières de 10 à 25% sur 200 milliards de biens chinois exportés annuellement vers les États-Unis, après l'échec des pourparlers avec Pékin.

Mais Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping ont décrété fin juin une trêve dans leur guerre commerciale après une rencontre à Osaka (Japon) lors du Sommet du G20.

"Énormes répercussions"

Des conteneurs au port de Qingdao, le 24 juin dans l'Est de la Chine.
Photo: AFP/VNA/CVN

"La guerre commerciale a d'énormes répercussions sur l'économie chinoise", estime Edward Moya, analyste du courtier Oanda.

"Et comme les négociations peinent à réaliser des progrès significatifs, nous sommes certainement encore loin du creux de la vague pour l'économie chinoise", selon lui.

La semaine dernière, négociateurs chinois et américains ont repris le dialogue par téléphone sans toutefois annoncer de prochaine rencontre de haut niveau pour tenter de sortir de l'impasse.

"Le fait qu'un indicateur économique soit conforme aux prévisions est tout de même un énorme soulagement", s'enthousiasme Stephen Innes, analyste de la société d'investissements Vanguard Markets.

Pour soutenir l'économie réelle, le gouvernement chinois s'est engagé en mars à baisser de près de 2.000 milliards de yuans (265 milliards d'euros) la pression fiscale et sociale sur les entreprises.

Pékin joue également les équilibristes, en essayant de soutenir les entreprises ayant besoin de crédit, mais sans trop gonfler leur endettement.

Les banques chinoises ont ainsi été encouragées à gonfler leurs prêts aux PME, jusque-là délaissées au profit des grands groupes publics, souvent peu rentables.

Il s'agit d'un impératif également pour stabiliser le taux de chômage urbain, facteur crucial pour assurer la paix sociale. Il a légèrement augmenté entre mai et juin, passant de 5% à 5,1%, selon les chiffres officiels.

AFP/VNA/CVN

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