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Pham Hông Thang apprend à un enfant à jouer au football. |
Photo : CTV/CVN |
En parlant de son parcours pour le handisport, Pham Hông Thang explique qu’il y a d’une dizaine d’années, lorsqu’il était bénévole, lors d’un événement sportif pour les personnes aveugles, il avait ressenti une grande affection et un profond respect pour ces jeunes enfants. Il avait lui-même connu une enfance difficile. Son père étant décédé prématurément, et lui et sa mère avaient dû quitter leur domicile pour venir dans la mégapole du Sud et vivre chez des proches.
Avant de devenir conducteur de moto-taxi, il avait exercé de nombreux métiers. Aujourd’hui, il vit avec sa femme, sa mère âgée et trois enfants dans une maison louée. Bien que leurs revenus soient modestes, il reste optimiste et enseigne à ses enfants que leur famille est plus chanceuse que beaucoup d’autres.
Entraîneur autodidacte…
Le week-end, M. Thang ne travaille pas comme un chauffeur de moto-taxi et consacre son temps au football. “Aider et entraîner les enfants n’est pas facile car je suis une personne autodidacte en football”, explique-t-il.
Il observe attentivement chaque enfant pour pouvoir adapter son enseignement de manière appropriée. Certains enfants mettent plus d’un an pour comprendre et mémoriser environ 40% des mouvements qu’il enseigne.
“Si j’avais peur de la difficulté, de la fatigue, je n’aurais jamais commencé. Je suis resté avec ces enfants jusqu’à aujourd’hui uniquement par affection. Une fois sur le terrain, je ne pense jamais à l’argent”, confie M. Thang.
M. Thang (3e à droite) et ses élèves ont reçu un prix lors d’un événement sportif pour les personnes handicapées. |
Photo : CTV/CVN |
Il dit qu’il n’ose pas se considérer comme un entraîneur, chaque fois qu’il entre sur le terrain, il se voit simplement comme un bénévole, un père pour ces enfants.
Selon Trân Mai Thuy Hông, une responsable du Service de la culture et des sports de Hô Chi Minh-Ville, ce que M. Thang et les entraîneurs valorisent le plus, c’est le progrès des enfants. Un changement positif mineur est déjà une grande réussite. “M. Thang est une personne empathique, attachée aux personnes handicapées, de manière naturelle et désintéressée”, partage Mme Hông.
… de cœur
Depuis ses premiers jours sur les terrains de football, ce qui a le plus touché M. Thang, ce sont les images des parents attendant leurs enfants. En tant que père, il partage leurs inquiétudes et leurs espoirs. Pour ceux qui ont des enfants qui ne sont pas “parfaits”, leur plus grand souhait est simplement de voir leur enfant sourire et réussir à jouer avec un ballon.
D’après M. Thang, les enfants en retard dans leur développement intellectuel sont souvent méfiants, et il est difficile de les accompagner si l’on n’est pas suffisamment patient. Mais lorsqu’ils sont encouragés, qu’ils font connaissance et rencontrent de nouveaux amis, ils progressent chaque jour.
“Ces enfants souffrent, mais ceux qui s’occupent d’eux souffrent dix fois plus. Les parents de ces enfants sont très aimants, ils suivent leur enfant pendant 2 ou 3 heures, assis sous le soleil. Je suis touché par ces enfants, je le suis également par leurs parents, ils souffrent beaucoup”, avoue, ému, M. Thang.
Hô Tuân Nghia, 60 ans, domicilié dans l’arrondissement de Tân Phu à Hô Chi Minh-Ville, a un fils atteint du syndrome de Down. Il partage que M. Thang et les autres enseignants aiment tous profondément ces enfants. Son fils est passionné par le football et lui demande souvent de l’emmener au terrain chaque semaine pour jouer avec ses amis. “Grâce à ces enseignants, les enfants ont l’opportunité de s’intégrer à la communauté, de montrer leurs capacités, de se faire des amis et donc d’appartenir à un groupe”, estime M. Nghia.
M. Thang dit qu’il n’est pas riche, qu’il rencontre encore des difficultés dans sa vie quotidienne, mais “c’est la vie. Tout le monde doit faire face. Etre triste et négatif ne résoudra rien. Chaque fois que je suis fatigué en conduisant, je pense au terrain de football, à ces enfants courant joyeusement après le ballon, cela me recharge en énergie pour continuer à travailler”, partage-t-il.
Phuong Nga/CVN