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Une habitante de Santa Rosa au milieu des décombres de sa maison brûlée, le 20 octobre 2017 en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'hypothèse criminelle n'est pas encore exclue mais beaucoup de signes pointent vers la compagnie électrique PG&E, dont de nombreuses lignes électriques abattue par les bourrasques sont soupçonnées d'avoir causé ou diffusé le brasier.
"C'est vraiment historique par le nombre de décès et les pertes financières le seront aussi", constate Lynne Tolmachoff, porte-parole de l'Agence californienne de prévention des feux Calfire.
Les autorités enquêtent toujours pour connaître l'origine des 17 feux qui ont démarré presque simultanément en pleine nuit il y a deux semaines, avec des vents soufflant jusqu'à 120 km/h qui ont transformé branches mortes et herbes séchées en boules de feu.
Quarante-deux personnes ont trouvé la mort et plus de 7.000 bâtiments ou maisons ont été réduits en cendres, en particulier dans les célèbres régions viticoles de Sonoma et Napa, où de nombreux résidents ont tout perdu.
"Le problème est moins ce qui a causé les incendies que ce qui les a propagés", affirme Lynne Tolmachoff.
"Nous étions en alerte rouge avec des vents très forts" qui ont poussé les flammes vers des zones très peuplées, souligne-t-elle. Facteur aggravant : l'hiver pluvieux a fait pousser des herbes folles un peu partout, devenues un carburant volatile à la saison sèche.
Surpris dans leur sommeil
Malgré ces conditions dangereuses, les autorités sont perplexes sur l'ampleur des destructions. Lynne Tolmachoff donne en exemple un hypermarché Kmart, "un bâtiment en béton au milieu d'un parking", qui a été malgré tout carbonisé : "les gens se demandent vraiment comment ça a pu arriver".
Vu la vitesse de propagation de ces feux simultanés qui se sont déclenchés en pleine nuit, beaucoup de résidents dormaient, ne regardaient pas les informations ou les alertes sur leur téléphone et n'ont pu être prévenus à temps. Ils ont souvent dû évacuer de toute urgence, parfois en quelques minutes seulement.
Vue aérienne des destructions provoquées par les incendies à Santa Rosa, le 12 octobre 2017 en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Un grand nombre de victimes sont mortes dans leur sommeil, notamment des personnes âgées.
"Beaucoup de pompiers ont dû arrêter de combattre le feu pour aider à évacuer les gens. C'était une question de vie ou de mort", poursuit Tolmachoff.
"Plus de 100.000 hectares ont brûlé en seulement une semaine, nous avons sans aucun doute brisé beaucoup de records qu'on ne voulait pas briser", déplore-t-elle.
Les régions cossues de Napa et Sonoma, couvertes de vignes et parmi les plus touristiques du pays, ont subi d'importants dégâts qui vont se chiffrer en milliards de dollars.
"C'est une zone de guerre ici", a expliqué Cushing Donelan, l'un des exploitants du vignoble familial qui porte son nom à Santa Rosa, dans la région de Sonoma.
Beaucoup de résidents sont encore évacués, d'autres reviennent pour trouver leur maison et toutes leurs possessions rasées par les flammes. "Il y a beaucoup de tristesse d'avoir tout perdu, et de la gratitude pour être encore en vie, mais beaucoup de gens se sont plaints que les alertes n'aient pas été plus efficaces", ajoute-t-il.
"À un moment donné, quelqu'un ou une entreprise devra être tenu responsable. Peut-être PG&E, la société d’électricité. Ils auraient peut-être pu en faire plus en termes de réparations et maintenance de leur réseau", conclut Donelan.
William Stuart, co-directeur du Centre de recherche sur les incendies à l'Université de Berkeley, s'attend à ce que les autorités recherchent "d'éventuels signes d'incendies criminels mais la plupart des indices pointent vers des lignes électriques abattues" par les vents.
PG&E a chuté en Bourse après avoir révélé que les autorités californiennes étudiaient le possible rôle joué par ses lignes et installations électriques dans les brasiers mortels.