Cages à oiseau : adjugé, vendu !

Un hobby a fait son apparition : collectionner des cages à oiseau coûteuses, frisant parfois le milliard de dôngs ! Ces heureux propriétaires s’intéressent d’ailleurs plus à leurs cages qu’aux oiseaux qui y sont tenus captifs à l’intérieur...

L’élevage d’oiseaux chanteurs et le fait de collectionner les cages prévues à cet effet se répandent comme une traînée de poudre à travers la population. Certains sont aujourd’hui près à casser leur tirelire pour acheter un superbe «écrin» pour leur oiseau. Aux dires de ces amateurs, la cage la plus chère au Vietnam est aux mains de monsieur Quang, qui vit à Hai Phong (Nord) et vaut, selon les connaisseurs, entre 700 et 800 millions de dôngs.

Le «dô lông» (investir pour une cage) est très apprécié des amateurs

Les cages les plus onéreuses sont souvent fabriquées à partir d’ivoire. Elles coûtent de 200 à 700 millions de dôngs. Le prix d’une cage en vieux bambou où sont gravés des motifs de décoration oscille entre 50 à 120 millions de dôngs. Le «dô lông» (investir pour une cage) est très apprécié des amateurs, lesquels partent sillonner les rues à la recherche d’un ensemble de mangeoires en corne, ou en écaille aux reflets nacrés. Bien sûr, tout dépend des deniers qu’ils ont en poche...

Des cages qui rivalisent  d’originalité

Hà Chi Hùng, qui porte le surnom de «Hùng cirque» du fait qu’il est acteur... dans un cirque -cela ne s’invente pas-, est connu dans le milieu pour les cages coûteuses qu’il possède, notamment une pièce splendide du nom de Ngu Long tranh châu (cinq dragons se disputent une pierre précieuse).
Il a en sa possession près d’une vingtaine de cages représentant chacune une légende comme Cuu Long tranh châu (Neuf dragons se disputent une pierre précieuse), Ngu Phuc (les cinq bonheurs : richesse, honneur, longévité, santé et paix), Thâp bat La Han (18 lo-han - les statuettes que l’on trouve dans les pagodes)…
La cage Ngu Long tranh châu attire la convoitise des collectionneurs. Hùng l’a acheté il y a dix ans. Plusieurs personnes lui ont fait des propositions -les enchères montant même à 50 millions de dôngs-, mais en vain. Hùng en est bien trop fier pour s’en séparer, qu’importe le prix. Il faut dire que la couleur de la cage Ngu Long tranh châu se bonifie avec le temps, comme une bonne bouteille de vin. Sous les rayons du soleil, elle devient d’un rouge comme «la couleur du temps», selon l’expression vietnamienne consacrée.

 

Passionné par le «dô lông», Hùng ne s’est pas contenté d’acheter juste cette cage, l’agrémentant de quelques accessoires du meilleur effet. Il y a ajouté un petit pont arborant fièrement deux dragons à chaque extrémité, ainsi qu’inséré d’autres petits détails.

Aujourd’hui, la majorité des passionnés passe commande en Chine. Huy Liên Xô fait figure de premier Vietnamien à avoir commandé une cage représentant une des légendes vietnamiennes. «Tambour en bronze» par exemple a demandé aux artisans chinois un an et demi de labeur ! Un travail d’orfèvre facturé à la hauteur de la difficulté : 50 millions de dôngs. Et Huy Liên Xô a déjà commandé une autre cage baptisée «Peintures de Dông Hô»...

 

PHUONG NGA/CVN

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