Brexit: Tusk plaide pour un report allant jusqu'à un an

Le président du Conseil européen Donald Tusk a plaidé mardi 9 avril pour un report du Brexit pouvant aller jusqu'à un an "maximum", dans une lettre aux 27 États membres qui rencontreront mercredi 10 avril la Première ministre britannique Theresa May.

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Le président du Conseil européen Donald Tusk en Égypte, le 24 février.
Photo: AFP/VNA/CVN

La Première ministre britannique Theresa May a demandé un report jusqu'au 30 juin pour tenter de surmonter la crise politique au Royaume-Uni. Mais le président du Conseil européen Donald Tusk estime dans cette lettre qu'il y a "peu de raison de croire" que la ratification de l'accord de divorce par la Chambre des communes sera intervenue d'ici là.

"Notre expérience jusqu'à présent, ainsi que les profondes divisions au sein de la Chambre des communes, nous donnent peu de raisons de croire que le processus de ratification pourra être achevé d'ici à la fin juin", a-t-il écrit.

"Et si nous ne parvenions pas à nous mettre d'accord sur une prochaine prolongation du délai, il y aurait un risque d'un Brexit sans accord accidentel", a-t-il poursuivi. C'est pourquoi, ajoute le dirigeant européen, "je pense que nous devrions également discuter d'une extension alternative et plus longue".

Dans une allusion à l'élaboration du budget de l'Union européenne (UE) pour la période 2021-2027, M. Tusk estime qu'une possibilité serait "une prolongation flexible, qui ne durerait que le temps nécessaire et pas plus d'un an, car au-delà de cette date, nous devrons décider à l'unanimité de certains projets européens clés".

Selon le président du Conseil européen, instance représentant les États membres, "cette flexibilité permettrait de mettre fin automatiquement à la prolongation dès que les deux parties auront ratifié l'accord de retrait".

"Le Royaume-Uni serait libre de partir dès qu'il sera prêt. Et les 27 éviteraient les sommets Brexit à répétition", écrit-il encore, jugeant nécessaire d'"éliminer la menace d'un changement constant des dates-butoirs".

Mardi 9 avril, Theresa May s'est rendue à Berlin puis à Paris pour obtenir le soutien de ses partenaires européens sur cette nouvelle demande de report, à la veille de la formuler au sommet extraordinaire de l'UE.

"Un report du Brexit de plusieurs mois est possible, jusque début 2020", a estimé de son côté, la chancelière allemande Angela Merkel après sa discussion avec Mme May à Berlin.

Initialement prévu le 29 mars, le Brexit, que les Britanniques ont voté par référendum en juin 2016, a déjà été repoussé au 12 avril courant. Mais faute d'avoir pu faire adopter l'accord de divorce qu'elle a négocié avec Bruxelles par les députés britanniques (qui l'ont déjà rejeté trois fois), Mme May veut réclamer ce second ajournement, jusqu'au 30 juin. Les 27 États membres se divisent sur les conditions à imposer à Londres pour accepter ce nouveau délai.

APS/VNA/CVN

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