>>Le Royaume-Uni présente un budget phagocyté par le Brexit
>>Brexit: May tente de désamorcer la grogne de sa majorité
Le ministre britannique en charge du Brexit, Dominic Raab, le 29 octobre 2018 au 10 Downing Street à Londres. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Je serai heureux d'être auditionné par la commission lorsqu'un accord sera finalisé, et je pense que la date du 21 novembre pourrait convenir", a écrit Dominic Raab dans un courrier adressé aux députés de la commission parlementaire du Brexit, en réponse à une invitation à venir s'exprimer devant eux ce jour là.
"La fin (des négociations) est maintenant en vue, nous pouvons nous frayer un chemin à travers les obstacles qui subsistent". Son optimisme est partagé par son collègue Jeremy Hunt, le ministre des Affaires étrangères. "Il est tout à fait possible que nous ayons fait assez de progrès d'ici là", a-t-il affirmé lors d'un discours mercredi soir à Londres, au cours duquel il a jugé "encourageant" l'état actuel des négociations.
Un porte-parole de la Première ministre, Theresa May, s'est néanmoins gardé de confirmer la date du 21 novembre. "Nous espérons conclure un accord aussi vite que possible".
À Paris, Jean-Yves le Drian et Simon Coveney, les ministres français et irlandais des Affaires étrangères, ont estimé que les négociations étaient à leur "moment de vérité".
"Si un accord doit intervenir pendant le mois de novembre, les équipes de négociation doivent trouver une solution la semaine prochaine, ou pas loin", a jugé le chef de la diplomatie irlandaise.
Son homologue français, Jean-Yves le Drian, a, lui, exigé "des garanties du Royaume-Uni" sur la question de la frontière irlandaise.
Mais une source européenne a confié à l'AFP que "les discussions techniques qui ont repris n'ont mené nulle part jusqu'à présent".
M. Raab se rendra vendredi 2 novembre dans la province britannique d'Irlande du Nord pour une "mission d'enquête" au cours de laquelle il rencontrera des représentants d'entreprises et des élus locaux, selon son ministère.
La manière d'empêcher le retour d'une frontière dure entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, membre de l'UE, demeure un point de désaccord majeur dans les négociations entre Londres et Bruxelles, alors que "95% de l'accord de retrait est maintenant réglé", affirme Dominic Raab.
Les dirigeants européens, qui avaient émis l'idée d'un sommet extraordinaire à la mi-novembre pour boucler les négociations et sceller l'accord, ont averti que celui-ci n'aurait pas lieu en l'absence de progrès sur le dossier irlandais.
L'UE a proposé de maintenir l'Irlande du Nord dans le marché unique et l'union douanière européenne si aucune autre solution n'était trouvée en décembre 2020, à la fin de la période de transition qui devrait suivre le Brexit, prévu le 29 mars 2019.
Ce scénario du "backstop" (ou filet de sécurité) est rejeté par Theresa May, qui a proposé qu'un accord douanier liant l'UE à l'ensemble du Royaume-Uni, et pas seulement l'Irlande du Nord, puisse être établi jusqu'à la signature d'un accord de libre-échange plus large.