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La Bourse vietnamienne connaît maintenant une évolution stable. En rappelant son parcours, quels ont été, selon vous, les moments les plus difficiles ?
Durant ses 20 ans d’activité, la Bourse vietnamienne a rencontré trois étapes difficiles. Il y a eu d’abord les premières années d’activité juste après sa fondation en 1996. Comme vous le savez, avant l’an 2000 au Vietnam, l’actionnarisation et la cotation en bourse ne se faisaient que pour les petites et moyennes entreprises. La majorité des entreprises ne s’intéressait pas encore à la bourse. Je me souviens que quand le Comité d’État de la bourse avait eu des rendez-vous avec les entreprises, celles-ci avaient rejeté les propositions d’être cotées en bourse de peur que leurs informations financières aient été rendues publiques.
Quand la bourse a connu une grande explosion en 2006, une gigantesque vague de fonds a afflué vers la bourse vietnamienne. À ce moment là, la société Merrill Lynch avait, dans son rapport, conseillé aux investisseurs étrangers d’investir dans la bourse vietnamienne pour gagner beaucoup d’argent. La croissance rapide de la bourse, du crédit bancaire, et de l’immobilier ont entraîné la croissance économique mais aussi une inflation élevée. Des signaux d’alarme de la crise ont été donnés. Et début 2007, les fonds étrangers injectés dans la bourse vietnamienne ont baissé en raison du retrait massif du marché vietnamien des investisseurs étrangers. Le marché boursier est devenu morose.
En 2009, le pays a réussi à maîtriser l’inflation mais le marché boursier a, encore une fois, connu une forte chute en raison des répercussions de la crise financière mondiale. Mais avec les politiques mises en œuvre à temps par le gouvernement, le marché boursier a connu une reprise avec notamment l’arrivée des fonds d’investissement indirects étrangers. Mais avec une inflation élevée (11,75%), le pays est obligé d’appliquer des mesures pour la freiner, dont une politique monétaire resserrée. Le marché boursier a été de plus en plus limité en capitaux. Résultat, l’inflation a été ramenée de 6,8% en 2012 à 6,04% en 2013. En revanche, le marché boursier a sombré, le VN-Index est passé de 600 à 300 points. C’est la crise.
Le marché boursier vietnamien est promis à un bel avenir dans le contexte où le pays accélère sa restructuration économique. |
Quelles en ont été les réalisations les plus remarquables ?
Fin 2007, dans le contexte de la crise financière mondiale, les marchés boursier et immobilier se sont développés très rapidement tout comme l’inflation. Le ministère des Finances a demandé au Comité d’État de la bourse d’élaborer un plan contre la crise économique et de présenter un rapport sur les investissements directs étrangers au gouvernement. À ce moment-là, nous avons affirmé que le jugement des experts selon lequel le retrait des fonds de la Bourse vietnamienne des investisseurs étrangers est la cause majeure de la crise boursière au Vietnam n’était pas exact. C’est pour cette raison que le gouvernement a décidé d’annuler la prise des mesures urgentes pour contrôler les capitaux étrangers. C’était une décision très importante car à ce moment-là, si l’on avait pris cette décision, l’état du marché boursier aurait été encore pire.
Durant mes années de travail, le plus significatif pour moi reste que la bourse a su surmonter les maints défis et soit devenu vraiment un canal important pour la mobilisation de capitaux de l’économie nationale. La valeur totale des capitaux mobilisés est estimée à 23% du total des investissements du pays. La bourse a capté près de 17 milliards de dollars d’investissements indirects. L’envergure du marché boursier s’est beaucoup élargie, passant de deux sociétés cotées en bourse à plus de 1.000 actuellement. La capitalisation boursière des entreprises boursières a atteint 63% du PIB. Le marché boursier a contribué particulièrement à accélérer l’actionnarisation et la cession de fonds des entreprises publiques.
Qu’attendez-vous du futur du marché boursier ?
Je crois qu’il continuera de se développer davantage, devenant un canal de mobilisation clé de l’économie et contribuant activement au développement socio-économique du pays. L’économie vietnamienne est favorable au marché boursier. Le pays accélère la restructuration de son économie, donc le besoin en fonds d’investissement social sera très important dans les prochaines années. En outre, le Vietnam s’intègre largement et profondément à l’économie régionale et mondiale, ce qui entraîne l’augmentation de nouveaux investissements. Les investisseurs étrangers apprécient les perspectives et le dynamisme de l’économie ainsi que des entreprises au Vietnam.
Linh Thao - Ngoc Quang/CVN