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Le président américain Joe Biden veut relancer les relations avec le Canada. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je pense que le principal objectif du voyage, enfin... de la réunion, sera d'établir une feuille de route pour re-dynamiser le partenariat entre les États-Unis et le Canada", a déclaré lundi 22 février un haut responsable américain.
Pandémie de COVID-19 oblige, le président Biden a décidé pour l'instant de s'abstenir de voyager à l'étranger ou de recevoir des homologues en personne à la Maison Blanche. Il inaugure donc avec son important voisin une série de "rencontres" par visioconférence, avec déclarations à la presse conjointes, mais à distance.
Cela va empêcher pour l'instant celui qui compte sur sa capacité à nouer de bonnes relations personnelles, ainsi que sur les amitiés tissées lorsqu'il était vice-président de Barack Obama entre 2009 et 2017, de jouer sur le contact direct pour démontrer que "l'Amérique est de retour" auprès de ses alliés.
Mais cette politique étrangère en rupture avec "l'Amérique d'abord" unilatéraliste et souverainiste de son prédécesseur Donald Trump devrait néanmoins être mise en scène lors de ces entretiens virtuels.
Des annonces sur les "prochaines étapes" en matière de diplomatie, de transports, d'infrastructures et de lutte contre le Covid devraient avoir lieu mardi 23 février après-midi avec le dirigeant canadien, a précisé le responsable américain.
Joe Biden et Justin Trudeau devraient aborder plusieurs priorités mutuelles, comme le changement climatique, l'économie nord-américaine, l'Arctique, et les menaces pesant sur la démocratie en Birmanie et au Venezuela.
"Nouvelle ère"
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a salué l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche. |
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"En étant sur la même longueur d'onde sur plusieurs sujets, comme le changement climatique ou la relance de l'économie, nous pouvons faire davantage ensemble", a-t-on fait écho côté canadien.
Les deux dirigeants devraient aussi aborder les questions épineuses de la Chine et de ses rapports aux droits humains, ses "pratiques économiques injustes" et sa détention de deux ressortissants canadiens, selon le responsable américain.
La décision de Joe Biden de bloquer, au nom de la lutte contre le changement climatique, le projet de l'oléoduc Keystone XL, combattu par les associations écologistes, mais soutenu par Ottawa, devrait également être évoquée. Justin Trudeau a déjà exprimé sa déception au sujet de l'arrêt de ce projet lancé en 2008, annulé une première fois par Barack Obama pour des raisons environnementales puis remis sur les rails par Donald Trump.
Le nouveau locataire de la Maison Blanche soigne le chef du gouvernement canadien qui avait déjà été destinataire de son premier appel téléphonique à un dirigeant étranger, deux jours après son arrivée au pouvoir.
Justin Trudeau entretenait des relations notoirement difficiles avec Donald Trump.
Le Canadien avait vexé l'ex-président américain lors du sommet du G7 en juin 2018 au Québec en jugeant "insultante" la décision de Washington d'imposer des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium du Canada. Le milliardaire républicain avait, en guise de représailles, retiré la signature des États-Unis du communiqué final, traitant au passage l'hôte du sommet de personne "très malhonnête et faible".
L'année suivante, Donald Trump avait estimé que Justin Trudeau était "hypocrite" après la diffusion d'une vidéo le montrant en train de se moquer de l'Américain avec des dirigeants européens lors d'un sommet de l'OTAN.
Après l'entrée de Joe Biden dans le Bureau ovale, Justin Trudeau a salué la "nouvelle ère" entre les deux pays voisins, estimant que le démocrate était "beaucoup plus aligné" avec "les valeurs des Canadiens".