Le terrain du club Thê Công-Viettel est devenu le rendez-vous familier, pendant le week-end, des jeunes passionnés de base-ball. La plupart d'entre eux sont issus de la génération 9x (nés au cours des années 1990) et le plus âgé est né en 1983.
Les équipements de base-ball au Vietnam sont encore "rudimentaires" par rapport à ceux des États-Unis car l'ensemble comprend casque, gant, protections, balle, batte et coûte de 5 à 10 millions de dôngs. En outre, comme il est difficile d'en trouver au Vietnam, l'achat à l'étranger devient onéreux.
Le club de baseball des jeunes de Hanoi dispose, un an après sa fondation, seulement d'une batte, de quelques balles et gants en cuir. Manquent à l'appel les casques et les protections.
"Malgré le manque d'argent, d'équipements et de connaissances précises des règles du jeu, mon équipe est très enthousiaste et passionnée par ce sport. On s'efforce de surmonter ces difficultés pour le rendre plus répandu, pas seulement auprès des jeunes riches comme actuellement", avoue Bùi Hai, le membre le plus âgé et aussi chef du groupe.
La pratique du baseball entraîne certains coups et blessures inévitables car les balles heurtent souvent le corps, mais tous affirme que leur passion est plus importante et qu'ils ne font pas attention à ces quelques désagréments. Faute de livres et de connaissances sur le baseball dont les règles sont complexes, tous les membres du club jouent ensemble avec comme maxime : "Tout le monde est arbitre".
"Au début, il y a eu de nombreuses disputes car personne ne maîtrisait vraiment bien les règles de ce sport sur lesquelles notre club fait des recherches dans les bandes dessinées ou sur l'internet. Au fil du temps, nous découvrons nos fautes en jouant", raconte Hai.
Thomas J. Treutler, un avocat et entraîneur de baseball pour les enfants aux États-Unis qui travaille maintenant au Vietnam, est la première personne à enseigner gratuitement ce sport aux jeunes hanoiens. En regardant jouer le groupe de Hai, il déclare : "Quoique mal équipés, ces jeunes sont très passionnés par ce sport et capables. C'est incroyable ! Un jour, si le baseball devient familier dans votre pays, ces jeunes pourront devenir les premiers entraîneurs au Vietnam".
Le base-ball favorise notre intégration
Ce sport aide à avoir une bonne santé et une bonne capacité de réflexion mais aussi à la solidarité. Outre le club de Hai, d'autres regroupant des étudiants de l'École polytechnique et de l'École supérieure de génie civil de Hanoi viennent de voir le jour.
Toutes les semaines, ces groupes participent à des matchs amicaux pour s'améliorer et trouver de nouveaux membres. Il paraît qu'un groupe d'élèves du primaire âgés de 8 à 12 ans est ravi de pratiquer ce sport chaque semaine au stade de Xuân Ðinh, à Hanoi. Ce sport pourrait connaître donc un engouement réel dans le pays.
Jouer au baseball n'exige pas beaucoup de force physique comme certains autres sports, mais principalement une capacité de jugement, de réaction rapide. Malgré une petite taille, les jeunes peuvent devenir d'excellents joueurs. Les filles pratiquent aussi ce sport, et occupent même des positions importantes dans les matchs.
En réalité, une des difficultés des étudiants vietnamiens à l'étranger consiste en leur capacité sportive, ce qui fait obstacle à leur intégration. Minh Vu, qui va faire ses études à l'étranger fait savoir : "Mon grand frère, étudiant aux États-Unis m'encourage à pratiquer le baseball. La pratique de ce sport est très répandue, dans les universités américaines. Savoir jouer constitue une clé pour l'intégration". Cela pousse les jeunes hanoiens à jouer au baseball.
Lê Thuong/CVN