Balade dans des villages de métier à Hanoi

Vous habitez à Hanoi et ne savez que faire ce week-end. Et pourquoi pas visiter un village de métier ? En voici quatre, spécialisés dans libellules en bambou, broderies, éventails ou marionnettes aquatiques.

Les libellules de Thach Xa

Le premier village que nous vous présentons est Thach Xa, spécialisé dans la confection de libellules en bambou. Situé près de la pagode Tây Phuong, à 35 km du centre-ville de Hanoi, ce village ne s’est lancé dans cet artisanat qu’il y a seulement 10 ans.

Libellules en bambou de Thach Xa. Photo : BM/CVN

L’histoire dit qu’un jour, un gars du village rencontre, devant la pagode Tây Phuong, un paysan vendant quelques-unes de ces libellules. Il tombe sous le charme et reçoit du vendeur les secrets de fabrication. Il crée son propre atelier et devant le succès, d’autres villageois s’y mettent.

Une caractéristique remarquable de la libellule en bambou est que, grâce à son «bec» pointu, elle peut tenir en équilibre sur un endroit aussi petit que le bout du doigt, un coin de table, une branche, etc.

Comme partout dans la campagne vietnamienne, les bambous sont légions à Thach Xa. Cependant, les artisans en font venir de Hà Giang, Hoà Binh et Lang Son (Nord), réputés plus flexibles et plus résistants aux termites. Le corps de la libellule est taillé dans le pied. Après avoir enlevé l’écorce, le tronc est divisé en pièces de 7 cm, 12 cm, 14 cm ou 20 cm de long en fonction du format désiré. Pour les ailes, c’est la partie supérieure, souple, qui est préférée. Le corps de la libellule est muni de deux petits trous pour les ailes. Puis il est taillé et courbé pour faire la «queue».

Comme dit plus haut, ces libellules sont parfaitement équilibrées. La longueur des ailes et du corps est étudiée au millimètre près. Une fois que toutes les pièces sont assemblées, la libellule est posée au bout d’une baguette pour tester son équilibre. L’étape la plus difficile achevée, elle est ensuite décorée de motifs colorés. Chaque année, au 1er mois lunaire, le village de Thach Xa connaît l’affluence des grands jours. Bien qu’une dizaine de foyers seulement soient engagés dans cet artisanat, le village est toujours rempli de clients.

En moyenne, chaque foyer produit 20.000 pièces par mois. Ces libellules équilibristes sont vendues dans tous les lieux touristiques du pays, et même au Japon, en France et aux États-Unis où elles rencontrent un franc succès.

Les éventails peints de Chàng Son

Outre les libellules en bambou, le district suburbain de Thach Thât est connu aussi pour la production d’éventails, dans la commune de Chàng Son. Contrairement au premier, cet artisanat est ancien, plus d’un siècle.

Éventails de Chàng Son. Photo : ND/CVN

Les éventails de Chàng Son se distinguent par leur esthétique et leur solidité. Chaque artisan choisit les meilleures matières premières. Le bambou pour l’armature est flexible et résistant aux vrillettes. Le papier est en do ou diêp (papier rouge traditionnel épais et résistant) venant du village de Dông Hô (province de Bac Ninh, Nord), et pas d’ailleurs. On y peint à la main des paysages bucoliques et des scènes de la vie rurale. Il faut faire en sorte de bien choisir la position de chaque brin pour que la peinture soit bien préservée lors du pliage.

Les broderies de Quât Dông

Encore plus ancien, la broderie de Quât Dông est née au XVIIe siècle. Située dans le district suburbain de Thuong Tin, à 23 km du centre-ville de Hanoi, la commune de Quât Dông compte actuellement plus d’un millier de familles vivant de ce métier.

Les broderies de Quât Dông sont très raffinées. Photo : DCS/CVN

Au XVIIe siècle, les artisans de cette localité produisaient des articles destinés au culte et aux fêtes, dont des rideaux d’autel, des truong (panneaux de toile), des sentences parallèles. Au XXe siècle, leur broderie s’est diversifiée, et se retrouvent désormais sur nombre d’objets de la vie quotidienne comme sacs, ao dài (tunique traditionnelle des Vietnamiennes)...

La toile à broder est en coton ou en soie. Pour les objets cultuels, on utilise des fils d’or et d’argent. Les broderies de Quât Dông ravissent les fins connaisseurs.

Les marionnettes de Dào Thuc

Des artisans de Dào Thuc avec leurs marionnettes aquatiques. Photo : HN/CVN

À Dào Thuc (district suburbain de Dông Anh), les artisans fabriquent des marionnettes aquatiques mais aussi participent aux représentations. À côté du répertoire traditionnel, ils jouent des pièces plus contemporaines pour satisfaire un public jeune.

Au début et à la fin de l’année, la haute saison du tourisme au village, une vingtaine de pièces sont jouées chaque mois. Dào Thuc a établi sa propre troupe de marionnettistes pour préserver cet art créé par le mandarin Nguyên Dang Vinh sous le règne du roi Lê Y Tông (1735-1740).

Comment s’y rendre ?

* Thach Xa, libellules en bambou : au départ de Hanoi, prendre l’avenue Thang Long sur 25 km jusqu’à Thach Thât, puis continuer sur 10 km jusqu’à la pagode Tây Phuong. Là, tourner à gauche pour aller au village.
* Chàng Son, éventails : même district de Thach Thât, ce village se trouve à 2 km de la pagode Tây Phuong.
* Quât Dông, broderies : rue Giai Phong, puis bourg de Van Diên et marché Vôi. Continuer 20 km jusqu’à un panneau du village.
* Dào Thuc, marionnettes aquatiques: départ du centre-ville, passer le pont Duông (district de Gia Lâm), tourner à gauche pour la nationale 3, continuer 20 km, passer le pont de Phu Lô, tourner à droite et suivre la digue de la rivière Cà Lô.
 

Quê Anh/CVN

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