Autour de la rivière Dà

À environ 70 km au sud-ouest de Hanoï s’étend la province montagneuse de Hoà Bình. La rivière Dà (rivière Noire), qui butte sur le lac réservoir de la centrale hydroélectrique de Hoà Bình, propose des paysages splendides.

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Pham Kim Thuy
22 ans
Province de Hoà Binh

La rivière Dà

La rivière Dà était autrefois appelée la rivière Noire par les Français. Serpentant sur près de 1.000 km, elle prend sa source dans la province du Yunnan, en Chine. Elle est le plus grand affluent du fleuve Rouge. Sur le plan géographique, elle joue un rôle important.

Ce n’est pas un hasard si la rivière est mentionnée dans plusieurs œuvres littéraires comme Nguoi lai dò sông Dà (Le batelier sur la rivière Dà) de l’écrivain Nguyên Tuân, ou Tiêng Dàn Balalaica trên sông Dà (Mélodies de la balalaïka sur la rivière Dà) du poète Quang Huy. Lentement, parfois violemment, la rivière Dà sait toujours exprimer ce qui la distingue des autres cours d’eau. Une véritable source d’inspiration pour les artistes.

Coucher de soleil sur la rivière de Dà.

Le lac de Hoà Bình

C’est le plus grand lac réservoir artificiel du Vietnam. Situé sur la rivière Dà, le barrage principal du lac se trouve dans la ville de Hoà Bình, province éponyme. Le volume de cette étendue d’eau est d’environ 9,45 milliards de mètres cubes. Autour du lac, il y a des collines cultivées par les populations ethniques locales, avec également de nombreux champs de maïs bordant les berges.

Le lac de Hòa Bình.

Le temple Thác Bo

Thác Bo est un système de temples et de grotte situé sur le lac de Hoà Bình. Il est dédié au culte de Dinh Thi Vân, une femme de l’ethnie Muong à Hoà Bình qui aida le roi Lê Loi (Lê Thái Tô) à nourrir ses troupes lors de leur lutte contre l’ennemi au XVe siècle. Endroit considéré par beaucoup comme sacré, la nature qui l’entoure est sublime, avec cette eau et ces montagnes. Le site accueille chaque année de nombreux visiteurs et s’est imposé au fil du temps comme une destination touristique incontournable de cette localité montagnarde.

Temlpe et grotte de Chúa Thác Bo.

La centrale hydraulique de Hoà Bình

Chaque Vietnamien a entendu au moins une fois que la centrale hydroélectrique de Hoà Bình était la plus grande de l’Asie du Sud-Est jusqu’à ce que celle de Son La soit bâtie. Sa construction a débuté en 1979, et les travaux ont duré 15 ans. Grâce aux efforts de milliers d’ingénieurs et d’ouvriers vietnamiens et soviétiques mobilisés, les générations des Vietnamiens d’aujourd’hui ont la chance d’admirer ce ''miracle'' de la fin du XXe siècle.

La construction de la centrale hydroélectrique de Hoà Bình a été une décision très difficile à prendre. Si elle a inondé une partie de la région en amont, elle permet de lutter contre les inondations en aval (notamment à Hanoï), de fournir une quantité importante d’électricité, d’assurer l’irrigation des cultures ainsi que la circulation fluviale.

La statue monumentale du Président Hô Chi Minh

Érigée au sommet d’une colline près de la centrale, la statue de l’Oncle Hô, en béton, fait 18 m de haut et pèse plus de 400 tonnes. Le sculpteur l’a conçue en s’inspirant de la visite du Président Hô Chi Minh à Hoà Bình en 1960. Inaugurée en 1997, l’ouvrage représente l’Oncle Hô en train de montrer la centrale hydroélectrique et Hoà Bình comme s’il orchestrait le développement de la ville. L’escalier qui mène à la statue comporte 79 marches, symbolisant les 79 ans de l’Oncle Hô. Cette œuvre monumentale attire des visiteurs du monde entier.

Le musée de la centrale de Hoà Bình

Ma fierté et mon émotion sont à leur paroxysme lorsque je pénètre dans le Musée de la centrale hydroélectrique de Hoà Bình, où sont conservées toutes les photos allant de la conception de l’ouvrage à sa mise en service. Les travaux ont été lancés il y a près de 40 ans, à l’époque où le pays venait de sortir de la guerre, avec une économie exsangue. Les efforts extraordinaires déployés par les travailleurs durant sa construction forcent mon admiration.

Ce que je surnomme la ''Lettre secrète'' est en réalité une lettre des ingénieurs et des ouvriers de cette usine destinée aux générations futures. Elle a la particularité d’être cachée dans un bloc de béton d’environ 10 tonnes placé devant le musée. La lettre ne pourra être ouverte qu’en 2100 lorsque l’usine arrive au terme de sa vie utile.

Pour conclure, je voudrais exprimer ma grande fierté d’être née à Hòa Bình, une petite ville montagnarde mais qui joue un rôle très important dans le développement du pays. Les sites magnifiques qu’abrite cette localité me rappellent toujours à quel point j’y suis attachée. C’est aussi une motivation supplémentaire pour m’investir corps et âme dans mes études afin de contribuer, une fois de retour dans le pays qui m’a vue naître, à son enrichissement.

Texte et photos : Pham Kim Thuy/CVN

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