Attentat-suicide près d'une réunion politique à Kaboul : 10 morts

Au moins dix personnes ont été tuées jeudi 16 novembre lorsqu'un kamikaze a fait exploser sa bombe à l'extérieur d'une salle de mariage de Kaboul où se déroulait une réunion politique.

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Des policiers sur le site d'un attentat-suicide à la bombe à Kaboul, le 16 novembre.
Des policiers sur le site d'un attentat-suicide à la bombe à Kaboul, le 16 novembre. Photo : AFP/VNA/CVN

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attaque dans un bref communiqué diffusé via son agence de propagande Amaq.
L'assaillant a tenté en vain de pénétrer dans le bâtiment et a déclenché sa charge à un contrôle de sécurité, a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police de la capitale afghane, Abdul Basir Mujahid.
"Dix personnes ont été tuées, dont huit courageux policiers qui ont intercepté l'assaillant, et deux civils. Sept autres policiers et trois civils ont été blessés", selon lui.
Najib Danish, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a pour sa part fait état d'un bilan de neuf morts, sept policiers et deux civils. "Le kamikaze a actionné sa charge lorsqu'il a été repéré par la police à l'entrée", a-t-il expliqué.
Les partisans du puissant gouverneur de la province de Balkh (nord), Atta Mohammad Noor, étaient réunis dans la salle au moment de l'explosion. M. Noor lui-même était absent, a indiqué l'un de ses assistants à l'AFP.
Luttes politiques
"Nous quittions le hall après le déjeuner quand une énorme explosion a secoué la salle, brisant les vitres et créant le chaos et la panique", a déclaré à l'AFP l'un des participants, Harun Mutaref. "J'ai vu beaucoup de corps dont des policiers et des civils baignant dans le sang".
"Certains de mes gardes du corps ont été blessés", a déclaré un député partisan de M. Noor, Mohammad Farhad Azimi.
Toutes les fenêtres du bâtiment ont été soufflées par la déflagration et une voiture garée à proximité s'est embrasée, a constaté un photographe de l'AFP. La zone a rapidement été bouclée par des dizaines de membres des forces de l'ordre.
M. Noor est un haut responsable du parti Jamiat-e Islami et une voix très critique à l'égard du président Ashraf Ghani et de son gouvernement. Il a laissé entendre dans le passé qu'il pourrait se porter candidat à la présidentielle de 2019.
Il avait récemment appelé au retour en Afghanistan du vice-président afghan Abdul Rashid Dostum, qui avait fui en Turquie en mai après avoir été accusé du viol et d'actes de torture en 2016 sur un rival.
Ce n'est pas la première fois que le groupe Jamiat est ciblé : son chef, le ministre des Affaires étrangères Salahuddin Rabbani, a survécu à un attentat à la bombe lors d'un enterrement en juin.
Les rivalités politiques et ethniques se sont intensifiées ces derniers temps en Afghanistan, où des élections législatives et locales, longtemps repoussées, sont prévues en 2018, ouvrant la voie à un scrutin présidentiel en 2019.
L'annonce mercredi 15 novembre du limogege par le président Ghani du chef de la Commission électorale indépendante Najibullah Ahmadzai après des bourdes politiques et techniques a toutefois jeté le doute sur ce calendrier.
Les attentats se multiplient depuis le début de l'année à Kaboul, frappée fin mai par sa pire attaque, qui avait fait au moins 150 morts. Trois attentats, dont un contre une mosquée chiite, ont fait au moins 75 morts les deux dernières semaines d'octobre. Début novembre, un commando d'hommes déguisés en policiers a également attaqué le siège d'une chaîne de télévision, faisant un mort.

AFP/VNA/CVN

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