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Jayant Rikhye a expliqué sur le journal britannique Financial Times que l’ASEAN est déjà une force économique avec un produit intérieur brut de ses dix pays membres totalisant plus de 2,5 trillions de dollars, soit environ 25% de plus que l’Inde, et non loin du Royaume-Uni.
La création officielle de la Communauté économique de l’ASEAN marque une étape importante sur son long chemin vers un marché unique cohérent. |
Si l’ASEAN est une seule économie, et les tendances actuelles de croissance se poursuivent, elle pourrait être la quatrième plus grande économie du monde en 2050, a-t-il prédit, indiquant que sous-estimer l’ASEAN serait une erreur. Les économies de l’ASEAN ont attiré des investissements des géants à travers le monde, et sont profondément ancrées dans les chaînes de commerce et d’approvisionnement mondiales. L’an dernier, elles ont attiré 136 milliards de dollars d’investissement direct étranger, dépassant les 128 milliards de dollars drainés par la Chine.
Comme nous nous dirigeons vers 2016, la cohésion économique de l’ASEAN recevra un coup de pouce supplémentaire, et rendra le potentiel de la région plus visible pour le monde extérieur, a-t-il estimé dans son article. L'AEC vise à libéraliser la circulation des biens, des services, des capitaux et, ultimement, de la main-d’œuvre qualifiée dans la région dans le but d’augmenter sa compétitivité et faciliter l’investissement dans les infrastructures.
Jayant Rikhye a rappelé que l'AEC se fonde sur des décennies de travail incrémental effectuée depuis la création de l’ASEAN en 1967. Le libre-échange des marchandises, par exemple, a déjà été effectivement mis en place. Mais il reste encore du pain sur la planche, selon lui, pour éliminer les nombreux obstacles, y compris les barrières non tarifaires telles que les exigences linguistiques ou sécuritaires qui entravent encore l’écoulement dans les services, par exemple, et de réduire les coûts de transaction financière transfrontalière.
Une fois pleinement mises en œuvre, les mesures supplémentaires envisagées dans le cadre de l'AEC pourraient augmenter le PIB de l’ASEAN de 5% en 2030 - une impulsion bienvenue à un moment où la chute des prix des matières premières génère la douleur dans certaines parties de la région, et où la croissance globale a refroidi.
Les dirigeants aséaniens signent la Déclaration de Kuala Lumpur sur la création de la Communauté de l’ASEAN, le 22 novembre à Kuala Lumpur. |
Photo : VNA/CVN |
Selon Jayant Rikhye, bien que des années de travail soient nécessaires pour mener à bien l’intégration prévue par l'AEC, les étoiles sont alignées pour une histoire de croissance à long terme prometteuse, grâce à un trio de facteurs.
Tout d’abord, la région est de plus en plus attrayante comme lieu de fabrication. La Chine - longtemps le «plancher de l’usine du monde» - est en train de changer son modèle économique vers plus de valeur ajoutée, d’industries manufacturières de plus haute technologie et de services. Cela signifie plus d’industries manufacturières à forte intensité de main-d’œuvre, autrefois basées en Chine, se déplacent vers les pays de l’ASEAN. Pendant ce temps, les données démographiques de l’Asie du Sud-Est montrent une offre abondante de main-d’œuvre abordable. La Chine, en revanche, est devenue plus chère comme les salaires ont augmenté.
Deuxièmement, le pouvoir d’achat des consommateurs progresse rapidement. La population de l’ASEAN est moins de la moitié de celle de la Chine ou l’Inde, mais dans 15 prochaines années, la région va compter 120 millions d’habitants de plus. Les pays membres ont ciblé l’objectif d’élever le PIB per capita à plus de 9.000 dollars en 2030.
Troisièmement, l’ASEAN abrite un centre financier international établi et reconnu, à Singapour. La libération financière grandissante pourrait aider à réduire les coûts de transactions et faciliter les flux d’investissement dans l’ASEAN, au profit notamment des économies comme Singapour, la Malaisie et la Thaïlande. Les atouts économiques de la région, combinées avec du lubrifiant supplémentaire des efforts de l'AEC, vont rendre cette région de plus en plus importante en tant que lieu de production, d’approvisionnement et de commece, et l'ignorer serait une erreur, a-t-il conclu.