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Une œuvre de Truong Công Tùng. |
Photo: PL/CVN |
Auteur de bande-dessinée et collaborateur d’Art Labor Collective, Freddy Nadolny Poustochkine présente une série de carnets d’études à la gouache réalisées lors de ses pérégrinations dans la mégapole du Sud, et deux vidéos distinctes au nom générique journal: l’une issue de fragments de ses Carnets de notes et l’autre de séquences tournées dans la province du Dak Lak.
Paysages appelant l’onirisme, des visages et des histoires, l’intime dans tout, une mémoire en conurbation qui tisse des liens, et cela depuis des années. Freddy Nadolny Poustochkine nourrit son journal au fil des ses séjours au Vietnam et plus récemment lors de sa résidence à la Villa Saigon.
Dans un dialogue de rêve métaphysique avec Freddy Nadolny Poustochkine, Truong Công Tùng présente une installation composée d’une variété de médias allant de la collecte d’organismes qu’il s’approprie ou archive - une racine d’arbre calcinée, un chapelet en perles de bois, une séquence filmée d’ailes d’insectes fantomatiques - à un texte ethnographique portant sur les croyances des minorités de la région des hauts plateaux du Centre du Vietnam.
En recueillant et associant patiemment ces différents matériaux collectés, l’artiste nous expose la fragilité de la forêt confrontée depuis l’époque coloniale et d’autant plus aujourd’hui, à son exploitation massive et incessante et nous fait reconsidérer cette notion qu’est l’éphémérité.
"La sève coule toujours" tire son inspiration conceptuelle d’un pin coupé dans les Cévennes dont la base ne pouvait s’arrêter de suinter et d’une série d’images documentant la coupe franche de tous les arbres de la rue Tôn Duc Thang à Hô Chi Minh-Ville.
Ces évènements, auxquels Freddy Nadolny Poustochkine a été confronté, trouvent sa résonnance vitale dans la vision d’arbres à caoutchouc dévalorisés et tronqués en masse dans les hauts plateaux du Centre. Il prend connaissance de ce phénomène cyclique à travers la pratique de Truong Công Tùng qui récupère les cadavres d’arbres dans la province de Gia Lai pour les transformer en œuvres d’art.
Alors que des forêts verticales sont réduites à des corps amputés au sol, la sève, porteur de l’esprit ou du "soan" de l’arbre, continue à se déverser et à imprégner l’environnement, cette fois-ci sous forme de créations et de gestes incorporés à l’espace d’exposition, tel un appareil médiateur séparé des terrains reculés où l’artiste a témoigné pour la première fois leurs propres scènes de déracinement.