Selon le Département de l’investissement étranger, du ministère du Plan et de l’Investissement, sur les 5,85 milliards de dollars d’investissement reçu par le pays pendant les sept premiers mois de 2015, le textile représente plus d’un milliard.
Lors des sept premiers mois de l’année, l’industrie du textile du Vietnam s’est classée au 2e rang en termes d’investissement direct étranger, avec plus 1,12 milliard de dollars. |
On observe notamment trois grands projets. Le premier, turc, concerne la production de fibres à Dông Nai, d’un fonds de 660 millions de dollars. Le deuxième, taïwanais, fabrique des produits industriels auxiliaires pour le textile et l’habillement de la sarl Polytex Far Eastern à Binh Duong (274 millions). Le dernier, hongkongais, est l’usine de fibres et de tissus colorés Luen Thai à Tây Ninh (160,8 millions). Luen Thai est le plus grand groupe du textile et de l’habillement de Hong Kong (Chine). Il renforcera ses investissements dans la production au Vietnam, convaincu des belles perspectives que ce dernier offre en regard du futur accord de partenariat transpacifique (TPP). Le groupe hongkongais a parfaitement évalué les avantages dont les produits fabriqués au Vietnam bénéficieront à partir de fin 2016, après la réforme du Système généralisé de préférences (GSP) proposée par les États-Unis.
L’industrie du textile est un secteur qui bénéficie d’un large intérêt des investisseurs japonais. Plus de 60% des plus de 500 entreprises japonaises interrogées ont déclaré avoir un plan d’investissement au Vietnam. Les sites privilégiés par les entreprises japonaises sont les zones industrielles des provinces méridionales de Long An, Binh Duong, Dông Nai et Tây Ninh. L’industrie du textile attire également une vague d’investissement de Corée du Sud, de Chine, de Hong Kong (Chine) et de Taïwan (Chine).
Hausse prévue de 50% pour les exportations
Les économistes ont souligné que de nombreux investisseurs s’intéressent à ce secteur qui présente de grands avantages en termes d’exportation vers l’Union européenne (UE), les États-Unis, le Japon et la République de Corée en raison de la signature d’accords de commerce.
Le textile vietnamien est aussi particulièrement attrayant pour les investisseurs américains et européens. Selon Julia K. Hughes, présidente de l’Association de l’industrie de la mode américaine (USFIA), le Vietnam est considéré comme le pays ayant le plus d’avantages au sein du TPP avec le bas coût de sa main-d’œuvre, sa production à grande échelle et ses capacités d’exportation, juste derrière la Chine, l’Inde, le Bangladesh et le Brésil. Les taxes imposées sur les produits du textile du Vietnam aux États-Unis, au Japon et en UE seront supprimées, et le textile vietnamien n’aura pas de concurrence en termes de prix.
Les accords de libre-échange (ALE) entre le Vietnam et ses partenaires étrangers représentent un intérêt supplémentaire pour les grandes entreprises d’investir dans le secteur du textile-habillement. |
D’après les estimations du Département de la promotion du commerce du ministère de l’Investissement et du Plan, une fois l’ALE Vietnam - UE en vigueur, les exportations vietnamiennes de textile dans l’UE connaîtront une croissance de 50% la première année et de 20% les années suivantes. Si le TPP est signé, les produits vietnamiens exportés aux États-Unis et en UE bénéficieront également d’une suppression des droits de douanes. Grâce à de nombreuses conditions favorables telles qu’une main-d’œuvre qualifiée et un environnement d’affaires attrayant, le Vietnam deviendra une destination idéale pour les grands investisseurs du monde.
Nombre de spécialistes considèrent que le secteur du textile et de l’habillement est celui qui bénéficiera le plus des accords de libre-échange sur le point d’être conclu par le Vietnam. Parallèlement à une forte croissance sur le marché intérieur, sa présence sur de grands marchés extérieurs n’a cessé de croître malgré un contexte économique mondial difficile. Dès leur entrée en vigueur, la majorité des produits du textile vietnamiens bénéficieront d’une réduction ou d’une exonération de droits de douane, au lieu des 10% en vigueur aujourd’hui, ce qui dopera les exportations nationales avec, à la clé, la création de centaines de milliers d’emplois.