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Ariane 5 décolle depuis le Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou le 5 juillet. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ariane 5 a décollé depuis le Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou, la troisième fois étant la bonne après deux reports : le 16 juin pour une raison technique, puis le 4 juillet à cause de la météo.
Le satellite de communications militaires français (Syracuse 4B) et le satellite expérimental allemand se sont séparés du lanceur au bout d'une trentaine de minutes pour être placés en orbite.
L'ultime tir d'Ariane 5 s'est déroulé sous les yeux de centaines de spectateurs réunis sur place. "Ce lanceur, c'est tout un symbole", a relevé Carine Leveau, directrice du transport spatial au Centre national d'études spatiales (CNES). "Ariane 5 nous a donné beaucoup d'émotions".
Certains collaborateurs ont laissé éclater leur joie après le décollage réussi. Des applaudissements ont salué la deuxième séparation.
La mise en orbite du satellite militaire français, qui rejoint un premier satellite Syracuse 4 lancé en 2021, "marque un tournant majeur pour nos armées: meilleures performances et meilleure résistance aux brouillages", s'est félicité sur Twitter le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.
"Le saut technologique est très important entre Syracuse 3 et 4. On utilise une bande très haute fréquence, qui apporte du très haut débit dans les opérations" françaises, explique l'ingénieur militaire Blaise (le nom de famille doit rester confidentiel), directeur de programme Syracuse 4 à la Direction générale de l'armement (DGA).
Ariane 5 décolle depuis le Centre spatial guyanais (CSG) à Kourou le 5 juillet. |
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La Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 acte en revanche l'abandon d'un troisième satellite, Syracuse 4C.
"L'émergence du projet européen IRIS2 nous a amené à reconsidérer la question du satellite Syracuse 4C, initialement prévu dans le programme. On considère cette constellation (européenne) pour répondre à une partie de nos besoins dans le cadre d'une analyse de rapport coût-efficacité", fait valoir l'ingénieur.
"Syracuse 4 est très durci, pour répondre aux besoins de communications militaires les plus critiques. On a aussi besoin d'un panel de capacités pour des usages nécessaires mais moins critiques. C'est ce que pourrait fournir IRIS2 en complément de Syracuse", détaille-t-il.
Rosetta, James Webb, Juice
Il s'agissait du 117e vol de la fusée, qui a connu des débuts difficiles : elle avait explosé juste après le décollage lors de son vol inaugural en 1996. L'appareil n'a ensuite subi qu'un seul autre échec, en 2002. "On a mis deux ans à revenir en vol", a rappelé le directeur technique du maître d'œuvre ArianeGroup, Hervé Gilibert.
Le lanceur européen Ariane 6. |
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La suite de l'histoire est un enchaînement de succès.
Ariane 5 se forge une réputation de fiabilité telle que la NASA lui confie son emblématique télescope James Webb, d'une valeur de dix milliards d'USD. Le lancement, réussi le jour de Noël en 2021, marque l'apothéose pour celle qui envoya aussi les sondes Rosetta sur la comète Tchouri (2004) et Juice vers Jupiter, en avril 2023.
Douze pays ont participé à la fabrication de ce lanceur lourd. Avec une capacité doublée par rapport à Ariane 4, la cinquième du nom permet à l'Europe de s'imposer sur le marché des satellites, profitant d'un "creux" côté américain. Une situation inversée depuis.
L'arrêt d'Ariane 5 est dû en particulier à son coût "trop élevé", explique Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial de l'ESA. Sur le plan technique, "elle n'est pas dépassée".
Son vol d'adieu sera suivi de longs mois de vide en attendant la future No6 - au mieux fin 2023 - dont le déploiement pâtit de retards cumulés.
Plus puissante et plus compétitive avec des coûts divisés par deux par rapport à Ariane 5, Ariane 6 a été conçue pour résister à la société américaine SpaceX d'Elon Musk, qui réalise plus d'un tir par semaine.
Les essais pour sa qualification battent leur plein, mais l'ambiance est morose à Kourou. La fin d'Ariane 5 va entraîner 190 suppressions de postes sur 1.600, la nouvelle fusée ayant des besoins réduits en main d'œuvre et en maintenance.
AFP/VNA/CVN