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Un bus électrique BlueBus de Bolloré sur une ligne d'assemblage en octobre 2017 à Ergue-Gabéric, dans le Finistère (France) |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous avons très vraisemblablement identifié la cause racine et envoyé des courriers à nos clients", a dit le dirigeant lors de l'assemblée générale des actionnaires. Un autobus électrique Bluebus s'était embrasé dans le 13e arrondissement de la capitale le 29 avril, quelques semaines après un autre incendie de bus, dans le 5e arrondissement. Ces deux incidents n'ont pas fait de blessé.
Après le deuxième sinistre, la RATP avait immédiatement retiré de la circulation, "par mesure de précaution", les 149 autobus électriques de la série produite par Blue Solutions, une société du groupe Bolloré - soit près d'un tiers de sa flotte de bus électriques. Selon les premiers résultats de l'enquête menée par Bluebus, le problème principal ne viendrait pas d'un "défaut d'électrochimie" mais "peut-être de l'assemblage d'un composant électronique sur une série donnée", a indiqué Cyrille Bolloré.
Le rappel et la reproduction des modules occasionneraient une dépense supplémentaire de 10 millions d'euros pour le groupe en 2022, a-t-il ajouté. La RATP - associée à Île-de-France Mobilités, avec un expert indépendant de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris)- et le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) ont également lancé des investigations.
Enquête indépendante
"Nous ne nous contenterons pas de cette annonce", a réagi le directeur général d'Île-de-France Mobilités, Laurent Probst. "Ces bus ne seront remis en circulation qu'au terme de l'enquête indépendante que nous avons lancée" avec la RATP. "Île-de-France Mobilités a fait le choix de la sécurité des voyageurs et des conducteurs. (...) Nous appliquons un principe de précaution absolu", a-t-il souligné. Le premier incendie a été provoqué par "un défaut sur la batterie", avait-il indiqué le 9 mai.
De son côté, la RATP "prend note" des déclarations de M. Bolloré, mais elle "n'a pas reçu de courrier de la part de Bluebus/Bolloré, pour l'informer de l'identification vraisemblable de la cause de l'incendie sur le véhicule de la ligne 71 (le 29 avril)", selon un porte-parole. La Régie "n'a pas d'éléments permettant de confirmer l'origine de l'incendie", ajoutant que les investigations qu'elle a lancées avec Île-de-France Mobilités après les incendies "sont toujours en cours".
"Pour rappel, la RATP et Île-de-France Mobilités ont demandé à Bluebus/Bolloré une expertise complète afin de donner les explications sur les causes de ces incidents et de proposer un plan d'action pour permettre une remise en exploitation des 149 bus concernés en toute sécurité", a insisté le porte-parole de la Régie.
Le groupe Bolloré, principalement actif dans la logistique et les médias (Vivendi), détient également plusieurs activités liées au stockage d'électricité. Il développe notamment un système de batteries solides Lithium Métal Polymère (LMP), concurrent des batteries Lithium ion les plus couramment utilisées pour les véhicules électriques.
"C'est un coup difficile, un coup dur", a reconnu mercredi 25 mai Vincent Bolloré - père de Cyrille - lors de l'assemblée générale de la Compagnie de l'Odet, qui contrôle le groupe portant son nom. Le dirigeant a salué la "compétence scientifique, technologique" de sa division de systèmes électriques. Mais, "quand vous devez fabriquer vous-même, ce qui est le cas de nos bus, c'est compliqué", notamment car un certain nombre de composants sont fabriqués par des tiers, a-t-il indiqué.
AFP/VNA/CVN