>>Le 7e colloque international sur la Mer Orientale
>>La conférence sur la Mer Orientale aura une forte empreinte sur l’opinion publique
Organisée par l'Institut des relations internationales (DAV), la Fondation d'études de la Mer Orientale (FESS) et l'Association des avocats du Vietnam (VLA), cet évènement portait sur le contexte régional et international, les récentes évolutions en Mer Orientale, les aspects juridiques des différends dans cette zone maritime, et a avancé des initiatives pour les gérer et les régler.
Colloque international sur la "Mer Orientale : coopération pour la sécurité et le développement régional", le 24 novembre à la province de Ba Ria-Vung Tàu (Sud). |
Il a également donné lieu à des simulations de scénarios de négociations entre les parties impliquées dans la question de la Mer Orientale, et avancé des mesures destinées à promouvoir la sécurité, la stabilité et la confiance dans cette zone maritime.
En dehors de ses sessions, ce colloque comprenait aussi un Programme de jeunes dirigeants ayant pour objet de réunir les jeunes chercheurs au sein des universités et centre d'études de l'ensemble du monde.
Les participants ont estimé que la situation internationale avait un impact sur les différends en Mer Orientale suivant deux directions. D'une part, tous les pays ont intérêt à une Mer Orientale pacifique et stable, souhaitant voir assurées la liberté et la sécurité de la navigation maritime et aérienne dans cette zone maritime. Ils aspirent tous à la promotion de la coopération maritime, notamment sur le plan économique.
Sur les aspects politique et stratégique, les chercheurs ont convenu que pour assurer la sécurité et la stabilité en Mer Orientale, les parties concernées devraient faire preuve de retenue, conserver le statu quo, s'abstenir d'actions unilatérales et de militarisation des sites occupés, ou de déclarer une zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) en Mer Orientale.
Certains chercheurs ont exprimé leurs préoccupations devant les activités d'agrandissement et de construction illégale d'îles artificielle menées à une grande échelle, la construction de pistes d'aviation et la possibilité d'installer par la Chine des équipements militaires sur ces structures. Ces nouvelles évolutions pourraient conduire à une course aux armements en Mer Orientale, menaçant la paix et la sécurité dans la région.
Sur le plan juridique, les chercheurs ont continué à insister sur le rôle de la convention des Nations unies sur le droit de la mer (UNCLOS) de 1982 en tant que fondement de détermination des souverainetés nationales en Mer Orientale.
Certains chercheurs chinois ont insisté sur le droit historique que les autorités chinoises peuvent invoquer pour justifier le tracé en 9 traits en Mer Orientale sur la base des pratiques internationales.
Cependant, cet argument n'a pas été partagé par de nombreux participants qui ont souligné que ce tracé avait été avancé par les chercheurs chinois sur la base d'un nombre limité de documents politiques et sans référence aux nombreux et différents documents des autres parties.
Une vue des îles de Truong Sa (Spratly). |
En outre, plusieurs ont interrogé les chercheurs chinois sur la valeur juridique de ce tracé, le droit historique et la réalité historique de l'exploitation maritime par la Chine, ainsi que l'absence d'explications officielles du gouvernement chinois.
En outre, certains participants ont évoqué les efforts de règlement des différends par des moyens pacifiques, dont la procédure engagée par les Philippines contre la Chine devant la Cour permanente d’arbitrage de La Haye concernant les zones disputées entre parties en Mer Orientale.
Les participants ont discuté de nombreux modèles de coopération dans la protection de l'environnement maritime et de la sécurité de la navigation maritime, la recherche et le sauvetage en mer, la gestion et l'exploitation des ressources naturelles.
Promouvoir une coopération basée sur la confiance
Lors des négociations simulées, les participants ont discuté de la proposition de créer un conseil d'experts des Nations unies pour donner des conseils aux parties concernées. Cette proposition a été soutenue par les chercheurs des parties concurrentes en Mer Orientale, sur la base des principes mentionnés dans la Déclaration sur la conduite des parties dans cette zone maritime (DOC) et de la cessation des actions unilatérales.
En outre, les chercheurs ont également souligné que les actions unilatérales en Mer Orientale avaient conduit à la destruction et à l'épuisement de ressources naturelles, provoquant des tensions et minant la confiance dans la région. D'où la nécessité de faire preuve de retenue et de s'abstenir d'actions unilatérales afin de promouvoir la coopération dans cette zon.
Lors de leurs discussions, les membres du Programme des jeunes dirigeants ont partagé un certain nombre d'idées sur les possibilités de coopération en Mer Orientale, soulignant que le plus important est que les parties doivent avoir la volonté politique de rechercher ensemble des mesures concrètes afin de promouvoir une coopération basée sur la confiance.
La déclaration du Groupe de jeunes dirigeants a confirmé un engagement fort à accélérer le dialogue et la coopération multisectorielle entre jeunes dirigeants de tous les pays afin de contribuer au maintien de la paix et à la prospérité en Mer Orientale, dans l'intérêt de toute la région.
Dans son discours de clôture, le recteur de l'Institut des relations internationales, Dang Dinh Quy, a déclaré qu'un grand conflit en Mer Orientale est peu probable, mais que la structure de sécurité dans la région est en risque. Selon lui, 2016 sera une année très importante en raison de nombreux facteurs, comme la situation politique interne des principaux pays et des pays concernés, le décision de la Cour permanente d’arbitrage de La Haye dans la procédure engagée par les Philippines contre la Chine, ainsi que la création de la Communauté de l'ASEAN. Par conséquent, les parties doivent opter pour une approche multilatérale, attacher de l'importance aux forums régionaux sur la sécurité, respecter les positions des pays quelle que soit leur envergure, ainsi que le droit international.
Nguyên Dat-VNA/CVN