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Le patron de Google, Sundar Pichai, le 10 mai à Montain View, en Californie. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
D'après le ministère de la Justice américain, le groupe californien a bâti son empire grâce à des contrats d'exclusivité illégaux avec des entreprises comme Apple, pour que son outil soit installé par défaut sur leurs appareils et services.
Le procès historique, qui a lieu depuis le 12 septembre à Washington, a déjà permis de révéler que Google a déboursé 26 milliards d'USD l'année dernière pour rester le moteur de recherche par défaut sur divers smartphones et navigateurs internet. L'essentiel de cette somme a été versé à Apple.
M. Pichai a commencé son témoignage dans la salle d'audience de Washington en réitérant la mission de l'entreprise selon lui : rendre l'information "universellement accessible et utile" à tous.
"Cette mission est plus intemporelle et plus pertinente que jamais", a déclaré M. Pichai, compte tenu des nouveaux concurrents dans le domaine de la recherche en ligne et des progrès de l'intelligence artificielle.
Mais au cours de deux heures de questions, les avocats du gouvernement américain ont tenté de démonter cette affirmation.
S'appuyant sur des courriels, des discussions et des lettres datant parfois de vingt ans, le gouvernement a poussé M. Pichai à admettre que l'accord par défaut entre Google et Apple était essentiel pour l'entreprise.
Lors d'un échange tendu, le dirigeant s'est vu présenter un mémo interne dans lequel Google s'inquiétait du fait que certaines recherches d'utilisateurs sur les iPhone étaient "cannibalisées" par l'assistant vocal d'Apple, Siri.
En 2019, Sundar Pichai a expliqué au PDG d'Apple, Tim Cook, que cela pouvait expliquer les revenus moins importants que prévu d'Apple provenant des recherches Google l'année précédente, et qu'il était possible d'y remédier.
"Notre vision est que nous travaillons comme une seule entreprise" lorsqu'il s'agit de recherche en ligne, a déclaré un mémo de Google, résumant une autre réunion de haut niveau entre les deux entreprises en 2018.
Sundar Pichai a réagi à ce mémo en insistant sur le fait que les deux géants des technologies "se font une concurrence féroce sur de nombreux produits", tout en ajoutant qu'"il y avait peut-être une certaine exubérance irrationnelle sur la façon dont la réunion s'est déroulée".
M. Pichai a également été interrogé sur la suppression automatique d'enregistrements de discussions internes.
Des avocats du gouvernement soupçonnent le patron d'avoir tenté d'empêcher que des conversations incriminantes soient présentées comme preuves.
AFP/VNA/CVN