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La villa-atelier du peintre franco-allemand Hans Hartung et de sa compagne norvégienne Anna-Eva Bergman, le 2 mai à Antibes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Bâti au coeur d'une oliveraie, ce lieu de création conçu il y a 50 ans selon les propres plans de Hans Hartung, l'un des représentants majeurs de l'École de Paris, n'était jusque-là accessible au grand public que de manière exceptionnelle.
Il sera désormais visible trois jours par semaine, de mai à septembre, a dit Thomas Schlesser, directeur de la Fondation Hartung-Bergman.
C'est en 1973 que Hartung, naturalisé français en 1946, et son épouse, elle aussi devenue française, qui vivaient alors à Paris, s'installent au "Champ des Oliviers", où ils entendent concevoir un lieu de vie où chacun d'eux pourrait travailler dans un espace parfaitement adapté à ses besoins.
Au terme d'un chantier de 2 millions d'euros, un bâtiment d'accueil a été adjoint à la villa, le parc d'oliviers a été réaménagé, avec la création de terrasses, et des galeries d'expositions et salles de projections ont été créées. L'atelier d'Hartung a lui été conservé, totalement intact.
"La Fondation inaugure aussi un centre de recherche en histoire de l'art pour accueillir des historiens et critiques d'art en résidence", ajoute M. Schlesser. Les chercheurs auront accès à "une bibliothèque et un fonds d'archives exceptionnel, car Hartung et Bergman archivaient tout, croquis, lettres, photos, articles de presse", détaille le directeur.
Parmi les richesses du fonds, un des premiers exemplaires du Cahier d'un retour au pays natal, de l'écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire, exemplaire dédicacé à Hartung. "Lequel a lui-même illustré un des ouvrages de Césaire", confie encore M. Schlesser.
Proche de Soulages
Né en Allemagne (Leipzig) en 1904 et décédé en 1989 à Antibes, Hans Hartung, qui avait dû fuir le nazisme, s'était installé dès 1938 à Paris.
Après-guerre, il était rapidement devenu un des chefs de file de l'art abstrait avec ses amis Pierre Soulages et Zao Wou-Ki.
Divorcé d’Anna-Eva Bergman, son épouse d'origine norvégienne, en 1938, Hartung l'avait retrouvée en 1952. Et les deux artistes s'étaient remariés.
Engagé en France dans la Légion étrangère pour lutter contre Hitler, Hartung avait perdu une jambe dans les combats en 1944. "J'ai retrouvé sa prothèse de la jambe droite en fouillant la cave", a confié M. Schlesser. Celle-ci se retrouve désormais dans "un tombeau sous forme de reliquaire" avec également "les deux urnes funéraires (du couple) ainsi que divers objets, dans une sorte de cabinet de curiosités".
Influencée par son compatriote Edvard Munch, Anna-Eva Bergman, un temps illustratrice pour la presse et journaliste, avait collaboré à la fin des années 1950 avec la galerie de France.
Puis elle allait exposer partout dans le monde à partir des années 1960, développant pendant 25 ans un thème cardinal, celui de l'horizon.
La Fondation prévoit de présenter chaque année une grande exposition temporaire consacrée à l'œuvre du couple.
Du 11 mai au 30 septembre, l'exposition inaugurale, "Les archives de la création", va constituer "une plongée dans les secrets" de leur inspiration, indique le directeur de la fondation.
AFP/VNA/CVN