Animaux sauvages : renforcement du rôle des médias sur la protection de la faune

La Chine et le Vietnam sont les deux plus grands marchés du monde en termes de consommation de cornes de rhinocéros. C’est ce qu’ont conclu des environnementalistes lors du forum sur ce sujet des journalistes et artistes vietnamiens, tenu le 27 août au Salon du café Trung Nguyên, à Hô Chi Minh-Ville.

>>Intensifier la protection de la faune sauvage

Exposition de photos sur les tueries de rhinocéros.


Placé sous le thème “Pas d’acheteurs, pas de tueurs”, cet événement était organisé sous les auspices des organisations de protection des animaux sauvages Change, Wildaid et la Fondation pour la vie sauvage africaine (AWF), afin d’appeler la presse et les médias vietnamiens à durcir le ton en matière de communication sur la protection de cette espèce en passe de disparaître.
Forte réduction du nombre de rhinocéros
Selon le rapport rendu public par ces organisations, la chasse aux rhinocéros a connu récemment une augmentation record. Dans la seule année 2013, 1.004 rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud pour leurs cornes. Les dernières statistiques du ministère de l’Environnement de l’Afrique du Sud font état, au 26 août, d’au moins 668 bêtes, un gros écart par rapport aux 13 individus tués en 2013. Il a aussi indiqué que la Chine et le Vietnam sont considérés comme les deux trafiquants les plus importants.
Ce fléau s’explique par la croyance traditionnelle des bienfaits des cornes de rhinocéros, en particulier en cas de cancer. Conséquence, les rhinocéros sont chassés pour leurs cornes qui sont vendues à des milliers de dollars le kilogramme, sans considération aucune de la destruction de biodiversité que cela peut entraîner à court terme.

Hoàng Thi Minh Hông (au micro), directrice


Selon Hoàng Thi Minh Hông, directrice du centre Change, en 1974, le monde recensait 500.000 rhinocéros et, 40 ans plus tard, ils ne sont plus de 29.000 individus. De fait, l’espèce est dans le risque extrême de disparaître dans juste six ans.
Sur le plan scientifique comme médical, le docteur Nguyên Chân Hung, président de l’Association d’oncologie du Vietnam, a affirmé que les cornes de rhinocéros ne sont pas un médicament comme le considère la pharmacopée traditionnelle, et que leur effet miraculeux participe d’une croyance aveugle de leurs consommateurs.
Lors de ce premier semestre, la campagne “Mettre fin à l’usage des cornes de rhinocéros” a été mise en œuvre avec des partenaires des médias pour la diffusion de messages sur plus de vingt chaînes télévisées et la publication de plus de 3.000 annonces afin de sensibiliser la population à la chasse, mais aussi et surtout, à la consommation des cornes de rhinocéros.
Lors de ce forum, plus de 60 journalistes de 40 organismes de presse, des chanteurs et des acteurs sont parvenus au consensus de dire non aux massacres de rhinocéros pour leurs cornes.

Texte et photos : Truong Giang/CVN

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