Amours maternels

Il y a tant d’amour dans le cœur d’une mère, tant d’amour que parfois l’incroyable peut se réaliser. Voici une belle histoire que le temps n’a pas oubliée.

>>La légende du durian

Le lien maternel.
Photo : CTV/CVN

Au tout début du XXe siècle, au village de pêche Phan Ri Cua, dans la province de Binh Thuân, au Centre, naquit dans une famille de pêcheurs une fille qui n’avait pas d’os. Elle avait un teint d’un blanc de coton, une mine très intelligente, des lèvres vermeilles, des cheveux très abondants et d’un noir luisant. Mais, ses membres étaient mous et elle était incapable de se déplacer.

La prenant pour un démon incarné dans sa famille, son père l’injuriait et la menaçait souvent. Par contre, sa mère l’aimait et la protégeait. Elle attribuait à ce cinquième enfant toutes les bonnes choses qui arrivaient. La fille sans os fut installée dans la cuisine réaménagée afin de la soustraire aux regards curieux de ceux qui venaient acheter du poisson.

Jusqu’à 5 ans, la fillette ne parla jamais, ni ne rit, ni ne pleura. Elle ne réclamait jamais rien. En grandissant, sa chevelure s’allongea et s’enchevêtra pour ressembler de plus en plus à un "nid de corbeaux".

Un jour, immobile sur son lit, alors que personne ne la surveillait, ne parlant jamais, sa mère revint du marché avec de la viande de porc. La fille sans os sortit alors sa langue, qui s’allongea de 5 ou 6 m, attrapa la viande et la dévora.

La famille chercha alors la viande partout. Ils crurent que c’était un chat ou un chien qui était responsable, puis soupçonnèrent un visiteur étranger. Mais après deux autres pertes, la mère fit le guet. Lorsqu’elle vit sa fille sortir sa langue, elle s’évanouit. Mis au courant, le père, pris de colère, entra et frappa sa fille. Elle ne laissait paraître aucun sentiment : ni mécontentement, ni tristesse, ni pleurs ! Tout cela inspira une grande crainte à sa famille. Aucun voisin n’osait entrer chez eux, ni prononcer son nom, de peur de sa vengeance. Les domestiques l’avaient en horreur. Seule sa mère venait la voir dans sa chambre.

La nuit, sans que personne ne s’en doutât, elle sortait. Elle ressemblait à une personne normale. Quand quelqu’un passait, elle l’interpellait par son nom. Ne se doutant de rien, la personne qui lui adressait la parole roulait à terre en poussant des cris d’écorchés vifs. Elle ricanait. Mais dès que les voisins arrivaient, elle avait disparu.

L’amour d’une mère n’a pas de limites…
Photo : CTV/CVN

À chaque fois qu’un tel incident survenait, elle était corrigée. Bien que son père la martyrisa, elle lui annonçait où la pêche serait bonne, où un typhon apparaîtrait. Au début, son père ne croyait pas à ses prédictions. Mais lorsqu’elles se furent vérifiées, il ne fit plus rien sans la consulter par l’intermédiaire de sa mère. C’est ainsi qu’ils devinrent assez riches au bout de deux ans.

À l’âge de 12 ans, elle continua à vivre ainsi. Elle restait couchée le jour, et sortait parfois taquiner les voisins la nuit. Avec le temps, on finit par la trouver inoffensive et on tint même de petites conversations avec elle, mais sans s’approcher tout de même.

Une nuit, elle dit à sa mère : "Immortelle vivant au Ciel, j’ai commis une faute. J’ai été exilée sur la terre par la Cour céleste. À présent, ma peine est purgée. Permettez-moi de faire mes adieux à vous et à mon père avant de réintégrer mon trône".

À ces mots, elle se prosterna quatre fois devant sa mère, puis se recoucha. Elle rendit alors son dernier soupir.

Ông Ngoai/CVN

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