>>La Réserve naturelle de Son Trà, bastion du «singe aux cinq couleurs»
>>Dà Nang entend développer la zone touristique nationale de Son Trà
Son Trà est le «poumon vert» de la ville de Dà Nang. |
Photo : Trong Dat/VNA/CVN |
La péninsule de Son Trà est une oasis de biodiversité située à seulement 10 km au nord-est du centre-ville de Dà Nang (Centre), classée en partie en réserve naturelle. Le plan d’aménagement global de la péninsule de Son Trà en «zone touristique nationale de Son Trà» d’ici 2025 et vision pour 2030 a été rendu public le 15 février 2017 par le Comité populaire municipal.
Après son annonce, ce schéma directeur a attiré des critiques, dont celles de l’Association du tourisme de Dà Nang qui juge que les nouvelles constructions prévues dans la péninsule pourraient avoir des impacts négatifs sur la biodiversité.
Devenu question d’actualité, ce plan a été l’un des sujets lors de la séance d’interpellations du 14 juin de la 3e session de l’Assemblée nationale (XIVe législature). Le ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme, Nguyên Ngoc Thiên, a répondu à six questions des députés qui, soucieux de sa mise en œuvre menaçant l’environnement écologique du site, l’ont interrogé sur la nécessité et la légitimité du plan.
Le ministre Nguyên Ngoc Thiên a expliqué que ce schéma directeur a été élaboré sur la base de deux politiques. La première est la Résolution 33 du politburo du Parti communiste du Vietnam sur l’édification et le développement de Dà Nang. La deuxième est la Stratégie nationale de développement touristique jusqu’en 2020 et vision 2030, approuvée par le gouvernement, selon laquelle la péninsule de Son Trà est considérée comme l’un des 47 sites potentiels pour devenir une zone touristique nationale.
La prudence du gouvernement
Le vice-Premier ministre Vu Duc Dam, qui a ratifié ce plan d’aménagement, était présent aussi à cette séance de questions-réponses pour donner des éclairages sur ce dossier. Il a expliqué que face aux avis contre ce plan, le Premier ministre Nguyên Xuân Phuc et lui ont immédiatement demandé par écrit au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, à l’Administration nationale du tourisme et aux autorités de Dà Nang de revoir ce dossier.
Bien conscient de la complexité de la situation, le vice-Premier ministre Vu Duc Dam a décidé de creuser lui-même ce dossier en allant sur place. «J’ai relu des centaines de pages sur ce dossier avant d’aller le 27 mai sur place. J’ai eu une séance de travail avec des architectes en charge de cet aménagement. Le 28 mai, j’ai décidé de reporter la mise en œuvre de ce plan jusqu’à août pour continuer de recueillir les avis en vue de son éventuelle modification», a-t-il informé aux députés.
Le vice-Premier ministre Vu Duc Dam (gauche) dans la péninsule de Son Trà, le 27 mai. |
Le dirigeant a souligné qu’il avait demandé au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme et aux autorités de Dà Nang d’organiser des colloques et réunions pour recueillir les avis des experts et des scientifiques et trouver un consensus dans ce dossier.
Plusieurs députés ont exprimé leur inquiétude sur l’éventuelle construction massive d’hôtels et de villégiatures dans cette péninsule. Le vice-Premier ministre Vu Duc Dam a informé qu’avant mai 2013, c’est-à-dire avant l’élaboration du plan d’aménagement de Son Trà, Dà Nang avait donné son feu vert à 18 projets touristiques dont 11 concernent la construction d’hôtels et de villégiatures, avec environ 5.000 chambres prévues.
Mais dans ce plan d’aménagement, le nombre de chambres a été revu à la baisse, à 1.600, soit le tiers. «Ce nombre a été bien étudié et calculé par des architectes sur la base des modèles touristiques. Et la construction sera étalée jusqu’en 2030», a-t-il précisé.
Le dossier de Son Trà en détail
Le 15 février, Dà Nang a rendu public le plan d’aménagement global de la péninsule de Son Trà en zone touristique nationale d’ici 2025 et vision pour 2030, élaboré par l’Institut de recherche pour le développement touristique de l’Administration nationale du tourisme du Vietnam.
L’objectif est d’accueillir 3,5 millions de touristes pour une recette de 1.900 milliards de dôngs en 2025, puis 4,6 millions pour 4.300 milliards de dôngs en 2030. Le tourisme de Son Trà se concentrera sur l’écotourisme, la station balnéaire haut de gamme, le tourisme de sport et d’aventure et le tourisme spirituel.
Plus d’un mois après cette annonce, l’Association du tourisme de Dà Nang a donné un avis contre. Son président Huynh Tân Vinh a adressé par écrit, le 21 mars, au Premier ministre Nguyên Xuân Phuc lui proposant de réexaminer ce plan et de garder intacte cette péninsule sans mettre en œuvre de nouveaux projets.
Des Doucs à pattes rousses dans la péninsule de Son Trà. |
Photo : Lê Lâm/VNA/CVN |
Durant le mois d’avril, l’Administration nationale du tourisme, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, les autorités de Dà Nang et l’Association du tourisme de Dà Nang ont eu des séances de travail communes sur ce dossier, mais aucune entente n’a été trouvée.
Le 27 mai, le vice-Premier ministre Vu Duc Dam est allé sur place. Ce jour-là, des habitants locaux et des touristes l’ont croisé marchant à pied sur la péninsule dans la peau d’un simple touriste.
Le 28 mai, en présidant une réunion avec les autorités de Dà Nang et le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme au sujet de la divergence d’opinions et de vues sur ce plan, Vu Duc Dam a décidé de reporter sa mise en œuvre de trois mois pour des consultations supplémentaires. Il a affirmé l’esprit commun du gouvernement de garantir le développement économique mais avec le souci de protéger l’environnement écologique.
«Nous devons exploiter les avantages naturels et sociaux comparatifs pour servir le développement, mais il faut assurer le développement durable», a indiqué le dirigeant. Selon lui, le développement du tourisme durable s’inscrit dans le cadre de la mise en place d’une planification qui, du point de vue touristique, a pour but d’éviter des atteintes pouvant remettre en cause les fondements même du développement.
Si un projet n’a pas assuré les éléments de développement durable, il vaut mieux le différer.
Linh Thao/CVN