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>>Ninh Binh veut faciliter l’accès à l’eau potable
La mégapole du Sud s’est fixé un grand objectif : que tous les habitants soient raccordés au réseau d’eau courante en 2019. Un défi immense. Avant d’aborder la stratégie adoptée par les autorités municipales, le point sur la situation actuelle.
Dans les arrondissements intra-muros, certains secteurs ne disposent toujours pas de l’eau du robinet. Les habitants utilisent essentiellement l’eau des puits forés ou pluviale. Les gens domiciliés dans l’immeuble sis au 234 Pham Van Tri, informent que depuis plusieurs années, ils doivent acheter de l’eau en citerne, facturée cher.
Pénurie d’eau
Le manque d’eau potable s’aggrave dans les quartiers et districts suburbains. Les habitants doivent dépenser des centaines de milliers, voire des millions de dôngs chaque mois pour leurs besoins en eau. «Une bonbonne de 30 litres d’eau propre - mais non potable - coûte 1.500 dôngs, prix auquel il faut additionner les frais de transport de 2.000 dôngs pour une bonbonne. Ramené au mètre cube, cela fait une facture de 100.000 dôngs», calcule Mme Thuy, domiciliée dans la commune de Tân Kiên, district de Binh Chanh. Selon elle, les gens les plus modestes ne peuvent se permettre de pareilles dépenses.
L'unsine d'eau de Thu Duc, Hô Chi Minh-Ville. |
En raison du prix élevé de l’eau du robinet et de la déficience du réseau d’adduction, plusieurs foyers dans ce secteur sont contraints d’utiliser de l’eau de puits. Cependant, 50% de ces puits contiennent une eau chargée d’alun, une substance hautement toxique.
Selon les services compétents, la ville recense près de 1,9 million de ménages. Et plus de 1,5 million sont raccordés au réseau d’eau. Les autres - domiciliés essentiellement dans les quartiers et districts suburbains - s’approvisionnent avec les moyens du bord. Les résultats des analyses de la qualité de l’eau prélevée dans 1.400 points (arrondissements de Binh Chanh, Hoc Môn, Cu Chi, Nhà Bè…) où les habitants n’ont toujours pas l’eau courante sont édifiants. Sur les 1.400 échantillons, 1.342 affichent un PH acide et contiennent une teneur en fer élevée, bien loin des normes fixées par le ministère de la Santé.
Orientée vers l’objectif que tous les Saïgonnais aient accès à l’eau courante en 2019, la ville doit réserver 5.000 milliards de dôngs au développement du réseau d’approvisionnement en eau, à la construction des stations de pompage mais aussi au système de traitement des eaux usées. Des investissements très coûteux que le budget municipal ne peut, à lui seul, couvrir. Les autorités de la ville ont ainsi lancé un appel à toutes les composantes économiques pour investir et s’investir dans ce vaste chantier. Une stratégie mise en place voici dix ans déjà. Si l’objectif n’a toujours pas été atteint, d’importantes avancées ont été réalisées.
Appel au privé
Concrètement, sur le plus d’un million de mètres cubes d’eau courante fourni aux Saïgonnais chaque jour, 400.000 m3 le sont par le secteur privé au moyen des usines d’eau de Thu Duc, de Binh An et de Tân Hiêp 2, prête à fournir, si besoin est, plus de 300.000 m3 d’eau au quotidien. Plusieurs petites entreprises ont également investi dans la construction d’usines d’eau au service des localités de la proche banlieue.
L’alimentation en eau courante dans le district de Cu Chi, Hô Chi Minh-Ville. |
Photo: Hoàng Hai/VNA/CVN |
Récemment, la ville a approuvé le projet d’investissement, de développement et de gestion du système d’approvisionnement en eau courante dans le district de Cu Chi. Pleinement opérationnel en 2019, le montant d’investissement prévisionnel se monte à 4.300 milliards de dôngs. Pour la première phase (d’ici fin 2016), la Compagnie par actions des infrastructures des eaux Saigon (Saigon Water) compte investir 2.000 milliards de dôngs dans la construction d’un réseau de conduites souterraines acheminant de l’eau depuis l’usine de Kênh Dông au bourg de Cu Chi et ses dix communes voisines, mais aussi dans la modernisation des stations de traitement des eaux souterraines. Ce projet devrait profiter à 98.400 ménages. Pour la deuxième et dernière tranche des travaux (2016-2019), Saigon Water injectera 2.300 milliards de dôngs supplémentaires dans le perfectionnement du réseau d’approvisionnement en eau courante.
Le vice-président du Comité populaire de Hô Chi Minh-Ville, Nguyên Huu Tin, fait savoir que les entreprises de la ville opérant directement ou indirectement dans la fourniture en eau du robinet secteur de l’eau potable de la ville étaient confrontées à un double problème : le manque de personnel et de ressources financières. D’où la nécessité de mobiliser la participation du secteur privé.
En outre, la ville poursuit l’extension de son réseau de canalisations : 1.256 km de conduites d’eau sont en cours de construction, lesquelles permettront, à terme, d’alimenter 116.700 ménages supplémentaires. Et pour les zones qui n’auront toujours pas accès au réseau en 2019, la municipalité envisage de construire des bassins d’eau et un système de traitement des eaux pour chaque logement ou groupe de logements.
Dans l’immédiat, Nguyên Thi Quyêt Tâm, présidente du Conseil populaire de Hô Chi Minh-Ville, estime qu’il faut renforcer les campagnes de communication auprès des habitants sur la nécessité d’utiliser l’eau potable. Ces derniers ont, dans plusieurs secteurs, pris la mauvaise habitude de se servir de l’eau de puits pour leurs besoins quotidiens.
En conclusion, il est impératif de parvenir au plus vite à l’objectif que tous les Saïgonnais aient accès à l’eau courante. Au-delà de son apport essentiel en termes de confort de vie, il s’agit avant tout d’une question de santé publique, les maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau étant régulièrement dénoncées par l’Organisation mondiale de la santé.