>>Premier atterrissage réussi de l'Airbus A380 d'Émirates Airline
>>Airbus A380 : "au moins dix ans" de visibilité, selon Tom Enders
Un Airbus A380 au Bourget, le 20 juin 2009. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"La conséquence de cette décision est que notre carnet de commandes n'est plus suffisant pour nous permettre de maintenir la production de l'A380", a déclaré le président exécutif, Tom Enders, dans un communiqué. "Cela mettra un terme aux livraisons d'A380 en 2021". Emirates remplace cette commande par une autre pour 40 A330neo et 30 A350. Airbus ne communique pas le montant de cette commande. Mais dans un communiqué séparé, Emirates a indiqué que la valeur de cette commande est de 21,4 milliards de dollars au prix catalogue. Elle précise qu'elle réceptionnera 14 A380 supplémentaires entre 2019 et 2020, ce qui portera le total de ses commandes de l'appareil à 123 exemplaires, contre 178 appareils commandés jusque-là en tenant compte de toutes les options, ce qui en fait la première compagnie client du "Super Jumbo", dont plus d'une centaine a déjà été livrée.
L'avionneur indique qu'il "engagera des discussions avec ses partenaires sociaux dans les semaines à venir concernant les 3.000 à 3.500 postes susceptibles d'être affectés par cette décision dans les trois prochaines années". Mais selon le constructeur, "l'actuelle montée en cadence (de production) de l'A320 et la nouvelle commande de gros porteurs d'Emirates offriront de nombreuses possibilités de mobilité interne".
Cette décision était attendue: le sort de l'A380 était lié à la décision l'an dernier de la compagnie du Golfe d'acquérir 36 A380 supplémentaires, ce qui donnait à Airbus "une visibilité pour au moins les dix ans à venir", avait assuré Tom Enders à l'époque.
Mais Airbus n'avait pas caché qu'en l'absence de cette commande, le programme était voué à s'arrêter. "Très honnêtement, si nous n'arrivons pas à un accord avec Emirates, il n'y aura pas d'autre choix que d'arrêter le programme", avait déclaré l'ex-directeur commercial d'Airbus, John Leahy.
Au total, l'A380 a été commandé à 321 exemplaires, et 232 sont en service actuellement, selon le site internet d'Airbus. La décision d'arrêter la production de l'A380 a affecté les résultats financiers d'Airbus pour l'année 2018, qui étaient également publiés jeudi 14 février, avec un impact négatif de 463 millions d'euros sur le bénéfice opérationnel.
L'an dernier, Airbus a néanmoins vu son bénéfice net augmenter de 29% à 3 milliards d'euros, et son chiffre d'affaires consolidé 2018 a progressé de 8% à 63,7 milliards d'euros. Il prévoit de livrer entre 880 et 890 avions commerciaux en 2019, contre 800 en 2018. "Même si 2018 fut une année de défis, nous avons respecté nos engagements, avec un niveau record de rentabilité grâce à une excellente performance opérationnelle, en particulier au quatrième trimestre", s'est félicité Tom Enders, son président exécutif.
Airbus va également passer une nouvelle provision de 436 millions d'euros sur le programme d'avion de transport militaire A400M. Il avait passé une charge de 1,3 milliard d'euros en 2017 et de 2,2 milliards en 2016 sur ce programme.
Malgré cela, "Airbus est sur une solide trajectoire de croissance", a estimé Tom Enders, qui passera la main à Guillaume Faury, qui dirige la branche aviation commerciale d'Airbus, en avril à l'occasion de l'assemblée générale du groupe.
AFP/VNA/CVN