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Des soldats afghans fouillent des véhicules à un barrage à Jalalabad, le 1er août. |
Quelque "150 combattants de Daech (acronyme arabe de l'EI), avec leur commandant et son adjoint", se sont rendus mercredi 1er août à Jawzjan, s'est félicité le ministère de la Défense, ce qu'a confirmé le gouverneur de cette province du nord du pays.
À Jalalabad, la crainte de l'EI était pourtant à son comble. Dès la matinée, des soldats étaient visibles aux carrefours, où de nouveaux check-points ont été dressés après une énième attaque mardi 31 juillet qui a fait au moins quinze morts - dont une employée de l'Organisation internationale des migrations (OIM) âgée de 22 ans - et autant de blessés.
"Les terroristes ont changé de tactique et s'en prennent de plus en plus aux civils. Pour mieux protéger la population, l'armée va prendre en charge la sécurité en ville", a déclaré à l'AFP Attaullah Khogyani, le porte-parole du gouverneur du Nangarhar, province dont Jalalabad est la capitale.
"Des renforts sont envoyés des provinces voisines. Ils seront soutenus par la police et les autres services de sécurité", a-t-il expliqué.
Le président Ashraf Ghani a tenu "une réunion d'urgence" par visio-conférence avec les responsables civils et militaires de la région, ordonnant que "soit assurée la sécurité de la population et des institutions civiles", ont annoncé ses services.
L'armée afghane s'est déployée à Jalalabad après une série d'attentats, le 1er août. |
"Hors de contrôle"
L'EI a revendiqué mercredi soir 1er août l'opération qui a visé le département des réfugiés et rapatriés la veille. Les talibans avaient rapidement affirmé n'y être pour rien.
Samedi 28 juillet une école de sages-femmes avait été attaquée pendant près de sept heures, faisant trois morts parmi les gardes. Là encore les talibans avaient nié toute implication.
Depuis le printemps, les attentats-suicides se répètent à Jalalabad, avec des opérations majeures comme celle qui a visé le 1er aoûtuillet la communauté sikhe (21 morts dont 17 Sikhs) et tué l'un de ses principaux représentants, Atvar Singh.
"Nous allons défendre cette ville jusqu'à la mort", assurait mercredi matin 1er août Mohammad Ali à un barrage. Son unité a été appelée en renfort depuis la province voisine de Kunar. "Nous avons établi neuf barrages supplémentaires. Nous sommes mieux équipés (que la police), nous allons fouiller tous les gens et les véhicules".
"La police fait de son mieux mais elle n'est pas aussi bien équipée que l'armée. Et puis certains policiers sont liés à des gens puissants et ne veillent qu'à la sécurité de leurs maîtres", accuse Hadi Niazi, un responsable administratif de Jalalabad.
La présence des soldats trahit "l'urgence", relève l'ancien général et analyste militaire, Hadi Kkhalid: "l'armée est généralement envoyée quand la situation est pratiquement hors de contrôle, ce qui est le cas à Jalalabad".
AFP/VNA/CVN