De fait, dans ce texte, le gouvernement a reconnu nombre de difficultés et faiblesses dans la gestion, notamment en termes d'autonomie, des groupes économiques et compagnies générales d'État, ainsi qu'en matière de tutelle, de contrôle et d'audit. Des faiblesses qui n'ont pas permis de découvrir en temps utiles l'ampleur des problèmes de Vinashin...
Questionné par les députés sur une hypothétique "protection" de ce groupe par le gouvernement compte tenu de ce qu'aucun des 11 contrôles et audits comptables effectués ne font état de problèmes aussi graves que ceux identifiés par la suite, Trân Van Truyên a déclaré que tel n'était pas le cas, ces faits relevant en tout état de cause de la seule responsabilité des auditeurs concernés, dont l'inspection générale... Cela dit, tant l'audit d'État que l'inspection du gouvernement n'ont pu effectuer d'audit complet qui par nature perturbe l'administration de celui qui y est soumis à une période où la situation économique mondiale était difficile, a-t-il fait remarquer. Le gouvernement s'est d'ailleurs expliqué sur ce point et les déficiences aujourd'hui constatées sont le fait des actuels mécanismes de contrôle en vigueur en ce domaine. D'après M. Truyên, dans le cadre des 11 inspections et audit menés, quelques problèmes relatifs à l'emploi de capitaux, à l'administration de filiales et à la réalisation d'investissement hors du secteur principal de Vinashin ont été identifiés, ce qui a donné lieu à une directive du Premier ministre Nguyên Tân Dung enjoignant à ce groupe de réorganiser ses investissements sur le plan de leur nature. Pourtant, les dirigeants de Vinashin n'ont pas déféré à celle-ci...
Revoir les mécanismes de gestion, de contrôle et d'audit
S'agissant de l'inspection du gouvernement, celle-ci a découvert de nombreux signes préoccupants au point de proposer trois fois une reprise de contrôle complet du groupe par son autorité de tutelle, a fait savoir Trân Van Truyên. Ainsi, vers la mi-2008, l'inspection du gouvernement a demandé un contrôle complet des activités de Vinashin. Pourtant, en ce moment-là, le ministère des Finances a mené deux inspections sur la gestion des capitaux du groupe. Précision faite que suivant la réglementation actuelle, chaque unité économique n'est auditée qu'une fois par an et alternativement par le ministère des Finances et l'inspection du gouvernement. En 2009, cette dernière a maintenu sa position, laquelle a été reçue par le gouvernement mais, en mars 2009, ce dernier a décidé de soulager les groupes économiques et compagnies générales de la pression de contrôle ou d'audit afin de mieux faire face à la crise économique mondiale. La préconisation de l'inspection du gouvernement a donc été reportée et, cette année, devant la situation de Vinashin, elle a renouvelé cette dernière qui a été reçue. Désormais, elle attend les résultats des investigations de la Commission de contrôle du Parti communiste vietnamien afin de pouvoir procéder.
L'inspecteur général du gouvernement Trân Van Truyên a insisté sur le fait que les services concernés ne se déchargent pas de leur responsabilité dans cette affaire Vinashin, et d'ailleurs, le gouvernement comme l'inspection du gouvernement ont déjà reconnu leurs responsabilités, faisant même sévèrement leur autocritique. Il a conclu par la nécessité de revoir les mécanismes actuels de gestion, de contrôle et d'audit des groupes économiques et des compagnies générales d'État afin que ceux-ci soient plus effectifs à l'avenir.
Quê Anh/CVN