Vietnam - UE
Accord de libre-échange, opportunités égales pour les deux parties

L’Accord de libre-échange Vietnam-UE (EVFTA) entrera en vigueur en 2018, ouvrant un grand marché plein de potentiels, et inaugurant une vague de grands investissements pour les deux parties. Pourtant, les défis à relever restent importants.

L'Union européenne (UE) et le Vietnam ont signé le 2 décembre un accord de libre-échange (FTA) qui supprime quasiment toutes les barrières douanières entre les deux parties. Cet accord élimine plus de 99% des tarifs douaniers sur une période de sept ans. Il constitue l'aboutissement de deux années et demie d'intenses négociations. L'accord conclu avec le Vietnam est le premier du genre avec un pays en développement.

Lorsque l’EVFTA sera en vigueur en 2018, les secteurs vietnamiens qui en bénéficieront le plus seront le textile-habillement, les chaussures et, surtout, les produits agricoles.

Bruno Angelet, ambassadeur et chef de la Délégation de l’UE au Vietnam, a déclaré que sur le plan du commerce, cet accord ouvrait un grand marché. Le fait que 99% des lignes tarifaires soient supprimées permettra aux produits vietnamiens de pénétrer plus profondément l’UE. L’investissement européen

au Vietnam donne de nombreux signes positifs, mais les Européens sont très intéressés par l'environnement d'investissement, la responsabilité sociale, les conditions de travail, etc. «Concernant la primauté du droit, l'UE soutiendra de 14 millions d'euros les activités destinées à permettre à la population vietnamienne d’avoir un meilleur accès à la législation et aux politiques. Par ailleurs, l'UE aidera le Vietnam, à travers le programme MUTRAP, à améliorer ses capacités en matière de commerce international et d’export, ainsi que les pays membres de l’ASEAN, à édifier la Communauté de l’ASEAN. Dans le secteur financier, l’UE soutiendra également le Vietnam à améliorer ses capacités en matière de finance publique et d'équilibre budgétaire», a affirmé Bruno Angelet. Aujourd’hui, l’UE est le 2e partenaire commercial et le 2e marché à l’exportation du Vietnam. Elle est en outre le 3e investisseur au Vietnam.

Un marché largement ouvert

Le Vietnam a accepté de libéraliser les services financiers et postaux, de télécommunication, de messagerie et de transport. Il s’agit d’un réel tournant dans les relations de commerce entre l'UE et les pays d’Asie du Sud-Est, tout comme d'un coup de pouce pour les économies vietnamiennes et européennes.

Selon le ministre vietnamien de l’Industrie et du Commerce, Vu Huy Hoàng, au cours des négociations, les deux parties étaient parvenues à définir un cadre pour les programmes de coopération et d'amélioration des capacités dans les secteurs d'intérêt commun. Ce cadre permettra au Vietnam de perfectionner son système juridique, de simplifier le respect de ses engagements et d'améliorer la compétitivité de ses PME, en vue d'augmenter le commerce bilatéral et l'investissement réciproque.

Transformation des poissons à l'exportation.

L’EVFTA porte sur de nombreux aspects économiques, de l'ouverture du marché des biens, des services et des capitaux aux achats publics en passant par la propriété intellectuelle, l’origine géographique pour l’application des mesures de l’accord. Les entreprises doivent bien comprendre le contenu de cet accord, ses avantages et les défis qu'il pose en vue de prendre des actions appropriées. Il est nécessaire qu'elles soient plus dynamiques, envisagent des stratégies et cherchent à améliorer rapidement leur compétitivité. Lorsque l’EVFTA sera en vigueur, en 2018, les secteurs du Vietnam qui en bénéficieront le plus seront le textile-habillement, les chaussures et, surtout, les produits agricoles.

Pour l’UE, les machines, les automobiles et les produits pharmaceutiques. Cet accord permettra également au Vietnam d'attirer de nombreux investisseurs européens dans le secteur des hautes technologies.

Le Vietnam pourrait voir augmenter son chiffre d’affaires à l’exportation de 4-6% par an et atteindre 16 milliards de dollars en 2020. En effet, le pays a besoin de matières premières, de machines et d'équipements européens pour son secteur de la production.

Levée des barrières non tarifaires

Quant à l'UE, elle a besoin, entre autres, de produits agricoles et manufacturés. Le Vietnam veut, en outre, attirer des investissements dans les hautes technologies, alors que l'UE s’intéresse aux capitaux vietnamiens dans l'industrie légère et les services, notamment. Elle espère aussi que le Vietnam sera une porte d'accès à la toute prochaine Communauté de l'ASEAN, un marché de 600 millions de personnes et au PIB de 2.500 milliards de dollars.

Cet accord de libre-échange est un accord dit de «nouvelle génération» qui, en dehors de ses dispositions ordinaires, en comprend d’autres, approfondies, sur la coopération économique entre parties, le développement durable et la protection de l’environnement. Il devrait entraîner une croissance supplémentaire de 8% du PIB vietnamien, grâce notamment à une augmentation de 10% de ses exportations d’ici à 2025. Toutefois, les défis à relever sont importants, et une réorganisation du secteur des PME s’impose d’urgence en vue d’accroître, compte tenu de leur qualité de constituant majeur du tissu de l’économie vietnamienne, leur compétitivité.

Investissement de l'Union européenne au Vietnam.

Cet accord devrait doper les exportations de produits comme le textile, les chaussures et les produits aquatiques. Mais l’UE étant un marché très exigeant, ces PME devront également améliorer la qualité de leurs produits. La réduction des tarifs douaniers permettra aux entreprises vietnamiennes d’importer de l’UE des matières premières de bonne qualité à des prix plus compétitifs. S’il est vrai que la réduction des droits de douane dynamisera les exportations, les entreprises exportatrices devront satisfaire un certain nombre d’exigences autant techniques que sanitaires pour pénétrer le marché européen. Une étude appropriée de l’ensemble de ces conditions permettra aux entreprises vietnamiennes de répondre à ces normes.

La levée des barrières non tarifaires n’est pas facile. Cela implique un changement institutionnel et juridique. L’UE impose de nombreuses conditions pour protéger ses entreprises de la concurrence étrangère : respect de l’environnement, responsabilité sociale des entreprises, transparence dans la prise de décision, ou encore les efforts de lutte contre la corruption. Le Vietnam doit travailler énormément sur ces points s’il veut répondre aux exigences de ses importateurs.

L'UE est actuellement un grand partenaire commercial du Vietnam. En 2014, les échanges commerciaux entre l'UE et le Vietnam ont atteint 36,8 milliards de dollars, contre 4 milliards de dollars en 2000. Les exportations vietnamiennes en UE se sont élevées à près de 28 milliards de dollars, et les importations, à près de 9 milliards. L'UE est par ailleurs un grand investisseur au Vietnam. En 2014, 25 des 28 membres de l'UE ont injecté des capitaux au Vietnam dans plus de 2.100 projets. L’investissement européen s’élève à plus de 37,8 milliards de dollars, essentiellement dans l'industrie, la construction et les services.

Thê Linh/CVN

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