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À la Gare du Nord, à Paris, d'où partent les trains Eurostar, le 21 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'annonce soudaine de l'annulation de tous les trains en direction du continent à la gare de St Pancras, à Londres, jeudi 21 décembre en début d'après-midi a provoqué un affolement chez tous les passagers en attente de leur train.
Selon une journaliste de l'AFP présente sur place, les agents d'accueil et de sécurité de la gare - qui semblaient tout aussi pris au dépourvu - ont même dû faire sortir les passagers qui avaient déjà passé les contrôles de sécurité et patientaient sur le quai.
C'est une grève surprise des salariés français d'Eurotunnel, filiale du groupe Getlink, qui a provoqué la fermeture du tunnel jeudi 21 décembre à midi. Le mouvement social a entraîné "l'interruption complète du service et la fermeture de nos terminaux en France et au Royaume-Uni", a indiqué Getlink dans un communiqué.
Résultat : plus aucun Eurostar ne peut emprunter l'ouvrage et les navettes emportant voitures et camions sont également bloquées.
"Le blocage du tunnel sous la Manche est inacceptable. Une solution doit être immédiatement trouvée", a exigé le ministre délégué aux Transport français Clément Beaune sur le réseau social X.
"J'appelle chacun à la responsabilité pour assurer la circulation et les départs en vacances dans de bonnes conditions", a-t-il poursuivi.
Triplement de prime
"Les organisations syndicales ont rejeté la prime exceptionnelle de 1.000 euros annoncée en fin d'année par la direction et appelé à la grève pour en demander le triplement", a précisé la direction.
Les voyageurs à la Gare du Nord à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dès l'annonce de l'annulation des trains, les nombreux voyageurs qui prévoyaient de regagner la France ou la Belgique pour les fêtes depuis Londres se sont rués sur leurs téléphones pour tenter de changer leur billet pour le lendemain, ou réserver en catastrophe l'un des vols encore disponibles au départ de la capitale britannique.
À la Gare du Nord à Paris, les employés d'Eurostar ont annoncé au mégaphone que l'ensemble des trains pour le reste de la journée étaient annulés.
"J'avais fait mon passeport exprès", a lâché Catherine, 80 ans, visiblement déçue et contrariée car dans l'impossibilité de rejoindre son fils à Londres.
Les voyageurs en bas de la plateforme avaient comme à Londres les yeux rivés sur leurs smartphones pour trouver des itinéraires alternatifs.
Terminal bloqué
Ed Basham, un Britannique de 31 ans venu rendre visite à sa petite amie à Paris, partageait sa colère : "Je vais devoir dormir chez des amis ce soir en attendant de trouver une solution".
D'autres envisageaient des trajets plus ou moins compliqués comme Catherine Leray, qui a prévu avec sa famille de rejoindre Calais, via Lille, en train pour ensuite monter dans un ferry à destination de l'Angleterre.
La gare de Lille-Europe était bien plus calme. Santiago Rodriguez, un Mexicain en vacances avec sa famille en Europe se préparait à trouver une autre solution pour rejoindre Londres. "Maintenant on va à Bruxelles. C'est horrible de saccager nos plans comme ça", a-t-il confié à une journaliste de l'AFP.
La situation était d'autant plus confuse que des messages en anglais laissaient espérer une reprise du trafic vers 16h00.
À Calais, à l'entrée du terminal français où voitures et camions montent dans les trains pour rejoindre Folkestone de l'autre côté du détroit, de longues files de véhicules, sur plus d'un kilomètre, commençaient à se former.
AFP/VNA/CVN