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Karl Lagerfeld a l'habitude de jouer de façon moderne avec les références anciennes, comme au défilé Chanel du 4 décembre à New York. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Les grands couturiers européens, qui fréquent d'ordinaire peu New York, se succèdent ces derniers mois dans la capitale culturelle américaine. Après Saint Laurent, en juin, puis Versace dimanche, c'était au tour de Chanel, pour la première fois depuis douze ans et une collection croisière présentée dans la gare de Grand Central.
Ce retour était l'occasion pour son directeur artistique Karl Lagerfeld de rendre hommage à une ville qui l'inspire, dont il aime, disait-il dans le communiqué de présentation, "l'énergie, l'air, les gens, l'architecture, la confusion, le mélange".
Les affiches vues un peu partout dans la ville représentaient une femme avec le fameux tailleur référence de la maison, portant couronne et flambeau verts à la manière de la statue de la Liberté.
Mais à travers cette collection "métiers d'art", Karl Lagerfeld a surtout mis le cap sur l'Égypte, imprégné de ce thème par le décor qu'il avait choisi pour le défilé. Au centre de cette salle monumentale, le temple de Dendour, démonté par l'Égypte pour ne pas être noyé sous la retenue du barrage d'Assouan, puis offert aux États-Unis qui l'ont donné au Metropolitan Museum.
Tout comme il réinterprète constamment les classiques de Chanel, Karl Lagerfeld sait, de manière générale, insuffler de la modernité dans des références anciennes. Il a ainsi livré une vision très hollywoodienne de l'Égypte ancienne, à la façon du film de Joseph Mankiewicz (1963) avec Elizabeth Taylor, avec un côté glamour.
Cap sur l'Égypte antique au défilé Chanel, le 4 décembre à New York. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Le designer allemand a mélangé l'ADN de la marque à celui des pharaons, notamment en superposant tailleur et jupe par dessus la traditionnelle longue robe blanche des femmes égyptiennes représentées sur les fresques murales de l'époque.
Créée en 2002, la collection "métiers d'art", qui passe chaque année par une ville du monde ayant compté pour Chanel, met en valeur les métiers spécialisés de la haute couture, du plumassier au gantier en passant par le parurier. Chanel a même créé une filiale, Paraffection, qui regroupe plusieurs de ces fournisseurs d'exception. Avec cette collection egyptisante, ces petites mains ont pu étaler leur savoir-faire, de ces pectoraux richement ornés aux pierres semi-précieuses d'une bretelle de robe.
Sous les yeux des égéries de la marque, de Lily-Rose Depp à Marion Cotillard en passant par Penelope Cruz, Karl Lagerfeld a montré qu'il savait jouer du clinquant et du doré, avec notamment ces collants couleur or, sans jamais verser dans l'outrance.
AFP/VNA/CVN