>>À l'aéroport et dans l'avion, ce ne sera plus le même voyage
Procession de la Vierge Marie sur l'esplanade du Rosaire, le 3 juillet à Lourdes. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le cortège des pèlerins étrangers, souvent âgés, reste réduit, dans un contexte de déplacements frontaliers limités.
Cette ville et son sanctuaire, où se rendent nombre de malades en quête de guérison, "n'est pas une destination banale. Avec le variant Delta, ces gens en situation de fragilité ne sont pas motivés", estime le président de l'Union des métiers des industries hôtelières (Umih) des Hautes-Pyrénées, Christian Gélis.
Ainsi, au lieu de 3,5 millions de visiteurs, le sanctuaire prévoit d'en accueillir cette année autour d'un million, un chiffre jugé trop optimiste par le président de l'Umih, Christian Gélis.
Cette baisse est plus marquée dans deux catégories particulièrement importantes pour le sanctuaire : les pèlerinages organisés et les pèlerins malades.
Ainsi, le sanctuaire, qui accueillait jusqu'à 30.000 malades par an, ne prévoit d'en accueillir qu'environ 3.000 cette année, tandis que les pèlerinages organisés mobiliseraient 100.000 personnes, a lieu de 600.000.
"Chercher de l'espoir"
Sylvie Mayeux, 56 ans, attendait avec impatience la fin des contraintes sanitaires pour venir enfin à Lourdes : "J'ai toujours rêvé de venir et je n'avais jamais pu le faire. Je viens chercher de l'espoir. Je suis contente, dès qu’on est arrivées à l'entrée, je me suis sentie bien".
Venue accompagner sa belle-mère qui souhaitait connaître le sanctuaire, Valérie Creuza, qui habite près de Lourdes, trouve la ville "très vide" : "Tant mieux parce qu'on a moins de monde autour de nous, mais on a besoin de pèlerins et de touristes".
Un point de vue partagé par la gérante d'un magasin de piété proche du sanctuaire qui préfère rester dans l'anonymat : "On n'a pas trop le choix. On dépend beaucoup des étrangers", dit-elle, seule dans son magasin.
Procession de la Vierge Marie devant la grotte de Massabielle, le 3 juillet à Loudres. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette moindre affluence se fait forcément sentir un peu partout à Lourdes, la deuxième ville hôtelière de France, après Paris, qui compte 14.000 habitants et dépend à 90% du tourisme.
Virus dissuasif
Au Grand Hôtel Gallia et Londres, à quelques centaines de mètres du sanctuaire, il y a aussi "beaucoup moins d'étrangers", confirme son directeur, Jerôme Tremblet, tandis que "tous les groupes, les pèlerinages, sont annulés".
Dans la même rue où se trouve cet hôtel, les magasins qui restent ouverts ont peu de clients, voire aucun.
Bien que ce redémarrage soit "encore timide" par rapport à l'affluence de 2019, quelques étrangers, en particulier des Espagnols et des Italiens, "commencent à revenir", note le recteur du sanctuaire, Olivier Ribadeau Dumas.
En effet, après avoir attendu avec impatience, quelques étrangers continuent d'arriver de loin pour visiter ce lieu, où, selon la tradition catholique, la Vierge Marie serait apparue à Bernadette Soubirous en 1858.
Marcelo Zamora et sa famille viennent d'arriver d'Équateur. Ils se disent "très émus" d'être enfin à Lourdes, pour la première fois.
"Nous avions prévu de venir l’année dernière, mais on n'a pas pu le faire à cause de la pandémie. Nous voulions venir dans ce lieu historique et saint pour dire merci pour tout ce que nous avons reçu de bon dans la vie et aussi prier pour la famille. Grâce à Dieu, nous pouvons le faire maintenant", explique cet Equatorien de 60 ans.
De leur côté, le Brésilien Paulo da Silva, 54 ans, et sa famille, viennent à Lourdes pour la deuxième fois : "Cette fois-ci, nous sommes venus dire merci d'avoir pu traverser cette pandémie. Nous regardions les infos tout le temps. Dès que nous avons vu que la France ouvrirait ses frontières, on a décidé de venir".
AFP/VNA/CVN